Norma Jeane Baker (ou Mortenson), alias Marilyn Monroe, après une enfance difficile (violée deux fois lors de sa dixième année, notamment par Mr. Monroe, le mari de sa sœur), démarra sa carrière à 18 ans en tant que mannequin avant de se lancer à Hollywood qui fit d’elle une actrice trois ans plus tard. Très vite, elle devint une star mondiale et incontournable, surtout au près des hommes pour qui elle représentait le fantasme absolu et elle était décrite comme parfaite. Une légende dit même que ses fameuses courbes correspondent exactement au nombre d’or. Mais finalement, en 1962, alors âgée de 36 ans, elle fut victime d’une overdose. Prévisible selon ses proches. Et cinquante ans plus tard, un biopic assez spécial voit le jour.
Plutôt que de parler de la star, le film va l’aborder via une approche extérieure, celle de Colin Clark (Eddie Redmayne). Passionné de cinéma, il aimerait devenir un grand réalisateur et décide donc de quitter les Etats-Unis pour un poste à Londres où il sera assistant réalisateur de troisième équipe sur le film Le Prince et la danseuse (1957). Si son poste n’a aucune valeur, participer au film représente beaucoup puisque l’un des rôles principaux est tenu par ni plus ni moins que Marilyn Monroe (Michelle Williams). Les quelques semaines que dureront le tournage du film et la rencontre avec Marilyn marquera sa vie à jamais.
Même si une très grande partie d’entre nous n’était pas né durant sa vie, et malgré les efforts vestimentaires et de maquillage, il est difficile de croire plus d’une seconde à un retour d’entre les morts. Michelle Williams a peut-être un corps relativement similaire à Marilyn mais son visage n’a pas grand chose à voir, elle fait trop jeune et a les traits trop fins. La véracité et l’authenticité ont d’ailleurs étaient le dernier des soucis quand on voit à quel point le rôle de Marilyn se voit magnifié et idéalisé. Son rôle de petite fille fragile et dépressive n’est qu’une invention du film puisqu’elle aurait été épouvantable et mal-polie par principe. C’est dommage car si on met de côté cet « arrangement », le film est pas mal, intéressant, émouvant et attendrissant. Les acteurs sont d’ailleurs très bons même s’il est regrettable que Emma Watson ne fasse que de la figuration. Malgré l’ignorance et l’indifférence, le film arrive à raviver une flamme de nostalgie imaginaire. Il semblerait que moins on en sait et plus les défauts s’effacent face aux qualités effectivement plus importantes. Chacun y verra ce qu’il souhaite.