Le Prix du Silence

Le Prix du Silence
2009
Rod Lurie

Journaliste. Mot râpeux qui sonne mal en bouche tel connard ou raclure. Qu’il soit présentateur, chroniqueur ou d’investigation, le journaliste est un cherche-merde qui a pour but de mettre au grand jour les erreurs et complots des plus hauts dignitaires, et accessoirement renseigner sur la situation ou sur les faits divers. Tels huissier ou bourreau, le métier de journaliste est utile et nécessite des prédispositions : la curiosité maladive, l’ambition et l’entêtement.

L’histoire du film est donc celle de Rachel Armstrong (Kate Beckinsale), petite chroniqueuse n’ayant jamais connu la gloire des gros titres. Mais par un concours de circonstances, elle va se retrouver en possession d’informations top-secrètes mettant au grand jour des membres de la CIA tel Erica Van Doren (Vera Farmiga) et prouvant un complot présidentiel visant à cacher des missions au Mozambique. La parution de cette nouvelle fut une bombe entre les accusations sur le président et la publication de noms de membres de la CIA, mettant à mal la sécurité intérieur. Les autorités (Matt Dillon) réclament le nom de la source comme l’exige la loi mais Rachel est bien décidée à taire son nom, même si cela signifie perdre son mari (David Schwimmer) et son fils.

Le film se veut comme un bras de fer psychologique entre la journaliste et ses détraqueurs. Un combat entre les principes et la justice. Si les motivations de la journaliste semblent obscures et pas très solides, on comprend néanmoins les raisons de cette bataille et l’importance qu’à chacun de gagner. Le film est parfaitement construit et les acteurs représentent brillamment leurs valeurs. Ça manque souvent de rythme et l’ennui nous guette par moment mais le film ne manque pas de suspense. Néanmoins, la fin est sans réelles surprises et ne fait que conforter notre incompréhension dans son choix borné de ne pas divulguer sa source. On aurait aussi apprécié plus de rebondissement dans l’investigation qui se contente de nous servir un banal complot. En somme, la forme y est mais pas le fond.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *