Ma mère, ses hommes et moi

Ma mère, ses hommes et moi
2010
Richard Loncraine

On a parfois tendance à l’oublier mais l’époque d’un film est libre. Il est vrai que de nos jours la plupart des films sont contemporains, à moins qu’il ne s’agisse d’adaptation, de biopic ou de science-fiction / fantastique. Ici, le film se déroule dans les années cinquante pour une raison simple : leur histoire a plus d’impact si elle se passe dans cette très intéressante période lors de laquelle les femmes se sont vues accorder bon nombre de libertés et de droits. Du coup, les générations s’affrontaient pour qui imposerait son style de vie entre le traditionnel et la fougue. De plus, l’Amérique était en plein boom économique et vivait paisiblement tendit que le monde se relevait à peine d’une terrible guerre. Bref, un contexte socialo-culturel passionnant.

Le film prend ainsi place au milieu des années 50 dans la famille aisée des Deveraux. Tout commence par une dispute entre le père, Dan (Kévin Bacon), et la mère, Anne (Renée Zellweger), qui lui reproche une énième infidélité. Elle décide donc de prendre ses deux fils avec elle et de partir avec eux vers l’aventure. Son plan ? Se faire entretenir par un riche prétendant. Entre une mère insouciante et une grande folle de frère, George (Logan Lerman), personnage central du film, devra jouer les gardes-fous.

Comme dit précédemment, l’époque choisie est une vraie mine d’or. Visiblement très bien cernée par l’équipe, le film en tire avantageusement parti. Si certains codes sont intemporels (la beauté et la jeunesse primeront toujours sur le charme et l’intelligence, pour un premier contact tout du moins), le film joue sur la situation de l’époque pour rendre presque pathétique le personnage de la mère tant le mode de vie qu’elle recherche est archaïque et dévalorisant. Mais ce qui permet au film de vraiment nous faire adhérer c’est bien Logan Lerman : charismatique, intelligent, tendre, passionné et avisé. Si l’acteur est excellent, son personnage renforce le comique du film par son sérieux et donne une grande profondeur émotionnelle qui prendra encore plus d’envergure sur la fin. On assiste à un solide mélange de « road-moovie » et de drame-familial qui plaira aux amateurs de films réfléchis.

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