Dans l’univers impitoyable de la télévision américaine, saturée de séries policières et médicales, un autre programme hospitalier vu le jour le 16 novembre 2004. Après un démarrage relativement poussif (moins de 7 millions de spectateurs), le pilot s’améliora nettement pour finir à quasiment 20 millions et avec une moyenne de 13 pour la saison. Pourquoi un tel succès ? L’originalité. En effet, le dénominateur commun de toutes les autres séries médicales réside dans l’approche humanitaire : des docteurs bienveillants et généreux sauvent des patients. Ici, le héros est Dr Gregory House (Hugh Laurie), un quadragénaire égocentrique, arrogant et prenant tout à la légère. Pour lui, sauver les patients est accessoire. Etant chef d’un département de diagnostique, il choisit lui-même ses patients en fonction de l’intérêt qu’ils suscitent. Un cas classique facile à résoudre ne vaut rien à ses yeux. Une découverte ça se mérite ! Ainsi, si le personnage peut-être qualifié de connard, il reste malgré tout attachant par certains jeux qu’il pratique, comme essayer de faire craquer la directrice de l’hôpital Lisa Cuddy (Lisa Edelstein), et son amitié avec son collègue cancérologue James Wilson (Robert Sean Leonard) qui montre que derrière sa solitude et son agressivité se cache un homme en mal d’amour. L’équipe aux ordres de House fait aussi parti du charme de la série puisque le trio de choc Eric Foreman (Omar Epps), Allison Cameron (Jennifer Morrison) et Robert Chase (Jesse Spencer) marquera les esprits trois saisons durant de par leur amitié puis l’amour qui naîtra entre Cameron et Chase.
Et toute cette équipe mènera tambour battant la série pour ses trois premières saisons qui grimpèrent dans les audiences jusqu’à obtenir une moyenne extraordinaire de 20 millions de spectateurs durant la saison 3, score qu’égalisera la quatrième. Chaque saison fait petit à petit avancer l’intrigue et les relations entre les personnages avec le ton sombre mais souvent drôle propre à la série. Néanmoins, le concept n’évolua pas d’un cheveux durant ces trois saisons avec toujours la même structure d’épisode :
– début montrant une personne tombant, crachant du sang ou ayant des convulsions ;
– House n’est pas convaincu jusqu’à ce que quelque chose d’inhabituel se passe ;
– House élabore un jeu d’esprit visant à déstabiliser un membre de son équipe ou Cuddy ;
– le patient est au bord de l’agonie et va mourir bientôt ;
– House a le déclic durant une conversation et sauve le patient in-extrémiste (avec un à deux morts par saison).
Bref, un principe certes sympathique mais qui fini par lasser au bout de 60 épisodes…
Puis finalement la série réussi un renouvellement efficace et maîtrisé avec malheureusement le départ de deux icônes : Chase et Cameron. Toute la saison durant, ils seront en lune de miel pour leur mariage. House a donc à employer deux nouveaux partenaires (qui deviendront finalement trois) et la saison s’axe autour d’un immense casting de médecins qui se battent pour obtenir une place dans la prestigieuse équipe de diagnostique. Ainsi, on verra Kutner (Kal Penn), Thirteen (Olivia Wilde) et Taub (Peter Jacobs) rejoindre les rangs de l’équipe. Tantôt très drôle, tantôt triste, cette saison réussira un retour en force avec des moments forts et un renforcement du casting déjà excellent.
La cinquième saison marque elle un effondrement de la qualité qui entraîna logiquement une importante baisse des audiences (14 contre 20 millions). En effet, Chase et Cameron craignant la mauvaise influence de House, ne réintégreront donc pas l’équipe, conduisant à leur reclassement en arrière-plan lointain. On déplorera aussi la mort opportune de Kutner dont l’interprète ne pouvait pas rester dans la série pour cause de tournage. On le gardera en travers de la gorge tellement l’épisode de sa mort est indigne de lui. Les choses se passent mal aussi pour House dont l’addiction pour le Vicodin (anti-douleur violent) prend des proportions énormes. Cette saison se terminera même dans un délire hallucinatoire conduisant à l’internement psychiatrique de House…
La sixième saison commence donc dans un hôpital psychiatrique où House apprend à vivre sans Vicodin. On ne s’y attendait pas mais c’est le choc : une œuvre d’art. Les deux premiers épisodes centrés sur ce passage sont d’un niveau largement au dessus de tout ce qui a été fait et qui sera fait par la suite dans la série. Tel un film à part entière, ce double-épisode est d’une force incroyable et se voit libéré de toutes ces histoires de patients mourants et autres problèmes. On se retrouve seul avec l’immense Hugh Laurie qui nous émouvra au plus haut point dans cette recherche intérieur marquant un tournant psychologique et émotionnel : il est lui aussi capable d’aider son prochain par simple bonté d’âme. Décors magnifiques, image soignée et acteur parfait font de cette introduction le meilleur moment de la série et a redonné confiance aux fans quand à la suite. Mais finalement, dès le quatrième épisode, tout est de nouveau en place avec la même routine qui lasse. Certes on se réjouira de pouvoir voir enfin le couple House / Cuddy se former, chose qu’on attendait dès la première saison, mais il faut bien dire que cette saison n’est pas folichonne. Pire encore, lors de l’épisode 17, l’emblématique couple Chase / Cameron se sépare pour toujours et marque le départ de la série pour Jennifer Morrison.
S’en suivra péniblement une saison 7 déprimante entre du tout fout le camp, de l’amitié brisée, des absences pesantes et une Thirteen mourante. Le personnage de Masters (Amber Tamblyn) tentera une percée mais en vain… Insupportable dans un premier temps, elle disparaîtra trop vite pour réellement s’attacher à elle. Plus encore, l’idylle entre House et Cuddy ne tiendra finalement qu’une pognée d’épisodes avant de terminer une voiture encastré dans la maison, mettant un terme à la présence de Lisa Edelstein qui contrairement aux autres décédés ou partis, ne reviendra même pas pour le dernier épisode… Et à l’image de la fin de la saison 5, cette septième se clôturera par l’incarcération de House.
Le début de huitième et dernière saison, certes sympathique, n’arrivera pas à la cheville de celui connu pour la sixième. Et cette fois, déjà amorcé dans le second, la routine prendra place dès le troisième épisode. Et avec le départ supplémentaire de Olivia Wilde, cette saison reprendra le même principe avec House aux commandes, secondé par Taub, Chase et deux nouvelles venues : Park (Charlyne Yi) et Adams (Odette Annable). Foreman ayant reprit le poste de directeur laissé vacant par Cuddy. Si les deux doctoresses sont très charismatiques, elles n’atteindront pas l’ampleur de leurs aînés portés par huit années de présence. Une dernière saison plus émotive mais beaucoup trop linéaire.
Puis vient le moment fatidique de la grande fin mettant un terme à 177 épisodes et que les 8.75 derniers millions de fans américains attendaient au tournant. Personnage secondaire attachant ayant eu droit à quelques devant de scène, le symbole d’amitié et de droiture qu’était Wilson (Robert Sean Leonard) vacille : un cancer mettra fin à ses jours d’ici cinq mois. Dévasté autant que lui, House (Hugh Laurie) va prendre conscience de son importance lors des derniers instants de son meilleur ami. Très beau et émouvant, le final de la série montre le sacrifice d’un homme, qui a fait du mal autour de lui toute sa vie, pour épauler son grand ami et collègue qui avait voué sa vie à la survie des autres et qui s’apprête à succomber à ce qu’il a toujours combattu pour les autres : le cancer. Injustice, tristesse, morbidité et morosité sont les maîtres mots de ce qui se révèle être un final bouleversant mais terriblement déprimant, à l’image de la série.
Le final est-il à la hauteur de la série. Oui dans la mesure où l’intensité dramatique y trouve son apogée, mais n’aurait-il pas mérité une fin heureuse ?
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