The Messenger

The Messenger
2009
Oren Moverman

Présent dans presque tous les festivals, incluant de nombreux prix et même une nomination aux Oscars pour à chaque fois la catégorie meilleur acteur et meilleur scénario. Et pourtant, le film mit près de trois ans à débarquer chez nous, et ce uniquement en DVD. Mais l’injustice est tout de même réparée et nous autre français pouvons enfin l’honorer.

Quel est donc ce scénario de génie tant primé et reconnu ? Dans un contexte de guerre permanente entre les Etats-Unis et tour à tour chaque pays du Maghreb, le film nous propose de nous pencher sur ses morts, ou plus exactement l’annonce de ses morts. Héros de guerre ayant subit des blessures, Will (Ben Foster) se voit assigner la tâche de rendre visite aux familles des victimes et leur annoncer la mort d’un fils, d’un mari, d’un père. Tâche ingrate ? Pas pour Anthony (Woody Harrelson), son mentor. Leur devoir est avant tout d’honorer la mémoire de braves soldats morts pour leur nation et de témoigner de façon solennel de leur compassion au nom de l’armée toute entière. Pas de place pour les sentiments et autre témoignages affectifs.

L’idée de départ est effectivement excellente et on comprend immédiatement la détresse de nos messagers de la mort. Comment tenir en sachant qu’à chaque fois que leur bipeur sonne cela signifie la destruction d’une famille. Comment ne pas être affecté quand on annonce à une pauvre mère et à une femme enceinte la mort d’un fils et d’un mari… Mais leur tâche est importante car sans ça, les familles apprendraient la triste fin de leur proche de par les médias, risquant ainsi de leur faire perdre espoir en l’armée et en ses valeurs, salissant par la même la propre image du défunt. Et le film retranscrit tout ça à merveille dans une première partie un peu molle mais particulièrement intéressante, surtout grâce à ses brillants interprètes. La seconde moitié du film est elle plus axée sur une recherche intérieur des deux protagonistes. C’est tout aussi intéressant mais le rythme du film s’ébranlera à nouveau, entraînant régulièrement le spectateur dans l’ennui. Les qualités du film sont donc indéniables mais il est difficile de passer outre tant de temps morts et une fin évidente qui tarde à arriver. Scénaristiquement passionnant, le film n’en reste pas moins d’une lenteur rebutante.

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