Cela a toujours été la politique de Nintendo, soucieuse d’amasser le plus d’argent possible, de sortir juste après chaque nouvelle génération, déjà disponible en deux versions, un troisième jeu quasi identique aux deux autres, histoire de rappeler aux caisses les consommateurs ayant raté la génération ou qui sont des fans invétérés. Généralement agrémenté de quelques nouveautés dispensables et d’un « best of » des deux versions, la version deluxe a au moins la décence de ne pas prétendre à autre chose qu’une séance de rattrapage. Ici, le produit était clairement annoncé comme une suite, ce qui s’avérera bien pire…
Graphismes : 15/20
Depuis ses premiers pas sur DS, les Pokémon n’ont pas fondamentalement évolué, recyclant le même vieux moteur graphique 2D parsemé d’effets 3D à grand coup de pixels, brulant atrocement la rétine dans les combats, certes plus vivants, mais souffrant indéniablement de la résolution ridicule des monstres. Se déroulant dans la même région que Pokémon Noir et Blanc, Unys, on retrouvera une même diversité dans les paysages : sympathique mais classique. La nouvelle génération est toujours aussi peu inspirée, et notre héros est plus laid que jamais, mais on a au moins le plaisir de retrouver nos petits monstres des autres générations, avec un Pokédex régional passant de 157 à 297 espèces. En revanche, les arènes sont moins belles, le bateau volant moins classe que le château, et même la mise en scène est moins convaincante, malgré l’augmentation du nombre des cinématiques. Une technique bonne, colorée et chaleureuse, mais dont l’inspiration est en berne.
Jouabilité : 16/20
Un système qui n’a pour ainsi dire pas bougé d’un iota depuis sa création il y a de ça presque 17 ans. Mise à part des fonctionnalités en ligne toujours plus nombreuses, des mini-jeux dispensables et les combats duo, triple et tournant, rien n’a réellement changé. Les commandes, les menus, les objets sont irrémédiablement les mêmes, ne surprenant de ce fait jamais. Tout repose donc une nouvelle fois sur le potentiel addictif du jeu : voir grandir, évoluer ses bébêtes, gagner des badges et avoir sa Pokéball sur chaque coin de la carte, indiquant la connaissance et la capture des Pokémon existants. On regrettera par contre toujours autant les gains décroissants d’expérience, tuant le principe du level-up et augmentant drastiquement la difficulté. On appréciera pas non plus la simple figuration de notre rival, au contraire du précédent nous défiait fréquemment. Mais dans l’ensemble le jeu se joue exactement de la même façon.
Durée de vie : 15/20
On visite la même région, à deux trois variantes près, et l’obtention des badges / péripéties avec la team plasma se déroule plus ou moins dans un même laps de temps avoisinant les 20 heures très larges en cherchant un peu les Pokémon rares (bien que certains semblent être des bugs du jeu tant tomber dessus n’arrive jamais, même après une heure d’essai). Une fois vaincu la ligue, vous pouvez ranger votre cartouche : les zones à découvrir sont inintéressantes (voir débile : herbes figées en Hiver – comme par hasard en ce moment -donc Polédex bloqué) et dénuées de scénario, bien que le reste n’en soit pas réellement doté.
Bande son : 15/20
On retrouve bien évidemment les principaux thèmes du dernier jeu, majoritairement pas mal, mais déjà hérités d’autres jeux emblématiques par un procédé qu’on appel le plagiat. Et encore, certaines sont encodées sur quelques notes passées en boucle, les rendant encore plus répétitives. On retiendra aussi la tentative de mettre des paroles sur certains thème, mais la qualité sonore ne permet pas d’en comprendre toutes les subtilités.
Scénario : 6/20
Il faudrait revoir la définition du mot suite. Aventure sensée se passer deux ans après, on nous re-balance les principaux personnages en mode débiles profond et avec des équipes amoindries, tout en éclipsant les plus charismatiques : N et Ghetis, tout juste aperçu avant la fin. Tel Sarkozi, on nous parle de N comme le messie qui vas venir résoudre les problèmes et à quel point c’était mieux sous son règne, même si tout le monde se plaignait à cette époque. Et alors que Ghetis joue les Jupé, tout le monde se déclare chef de la team. Une histoire incroyablement plate, d’autant que notre héros est inexpressif et inutile. Comparé aux efforts consentis dans les anciennes versions, on se sent clairement floué.
Note Globale : 14/20
Alors que Pokémon Noir nous laissait clairement entrevoir une évolution bénéfique de la série, cette pseudo suite retombe dans les pires travers. Trois gros problèmes entachaient méchamment la dernière aventure : des combats horriblement pixelisés, une nouvelle génération globalement laide, et surtout le fait qu’elle nous soit imposée comme unique source du Pokédex régional. Or les combats sont toujours aussi laids, et ce qui est fait est fait quand à cette (dé)génération. Mais il est regrettable de voir que cette soit-disant suite n’a même pas un semblant de scénario, et qu’aucune once d’originalité ne viendra égayer l’aventure. Le principe ultra addictif du jeu est toujours aussi bon, et son efficacité n’est plus à démontrer, mais on était clairement en droit d’attendre plus de la part de la « suite » des meilleurs épisodes de la saga. Donc bien évidemment, on passera notre tour, quitte à se refaire une partie de Noir et Blanc.