Les Chemins de la liberté

Les Chemins de la liberté
2011
Peter Weir

Adaptation de À marche forcée de Slavomir Rawicz, le livre, et à fortiori le film, n’est pas directement une histoire vraie. En enfin, le romancier fut effectivement un prisonnier des goulags et a subit la dureté du régime soviétique de la seconde guerre mondiale en pleine Sibérie, mais il fut amnistié. Il dû tout de même rejoindre le Moyen-Orient à pied depuis son camp, bien qu’on soit loin de l’histoire qu’il conte, inspiré donc en partie de sa propre expérience, le reste étant un mélange de témoignages et d’invention.

L’histoire prend donc place dans un goulag sibérien, où se côtoient les prisonniers politiques, religieux, militaires, ou simples civiles qui n’ont pas été exemplaires. Avec un froid mortel, des rations insuffisantes, un travail usant, et des séances de torture pour les plus chanceux, ces modèles ultimes de camps d’exterminations donnaient aux pensionnaires maximum un an à vivre, et presque aucun ne passera l’hiver. Conscients de cela, un petit groupe (parmi eux Jim Sturgess, Ed Harris et Colin Farrell, suivit plus tard de Saoirse Ronan) tentera sa chance un soir de tempête : des conditions extrêmes qui facilitent néanmoins la fuite. Le chemin qui les mènera à la liberté ne sera pas de tout repos : cernés par les pays communistes, ils devront marcher en direction du sud jusqu’en Inde. Un voyage de 5000 km  dont peu en ressortiront en vie.

Le film est donc avant tout une aventure, une histoire de survie. Dès le début, quand le film prend place dans ce goulag, le problème de survie se pose. Car même si derrière les barbelés les attendent le froid et une mort probable, rester au goulag leur certifie une fin tout aussi atroce et peut-être encore plus rapide. Le reste est une randonnée à travers l’Asie, où les brûlures et la soif remplacent à tour de rôle le froid et la faim. Un exercice plus souvent réservé aux aventures solitaire habituellement, et qui évolue ici au sein d’un groupe. Étalé sur plus de 130 minutes, l’histoire aurait pu ennuyer, mais sans compter sur son réalisateur à qui l’on doit l’un des dix meilleurs films de l’histoire : The Truman Show. Un talent qui ne trouve certes pas le même écho, l’histoire étant moins forte, mais il arrive à retranscrire simultanément l’horreur de leur parcours, et la force de leur liberté choisie. Et heureusement, le contexte politique n’est pas trop pesant, permettant d’apprécier l’œuvre à sa juste valeur, même si cela n’a pas empêché les pays déclarés ennemis de l’époque de boycotter le film. Une belle aventure en somme, dont la beauté des décors et sa nature sauvage reflètent la liberté et la souffrance de ses hommes.

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