Le Club des empereurs

Le Club des empereurs
2003
Michael Hoffman

Adaptation de la nouvelle The Palace thief de Ethan Canin, le film nous plonge dans un univers à l’ambiance incomparable, à la fois peu représenté et emblématique de la culture américaine et anglaise : les établissements scolaires prestigieux des années 70, lieux qui ont vu immerger bon nombre de nos personnalités.

Ici, le film prend place dans le lycée pour garçons St Benedict. Proviseur adjoint et professeur d’histoire spécialisé dans l’empire romain, William Hundert (Kevin Kline) prend à cœur d’enseigner le savoir, mais aussi les valeurs de la morale. Dans un milieu où seul la motivation et le travail ont place, l’équilibre des choses va basculer avec l’arrivée d’un élément perturbateur : Sedgewick Bell (Emile Hirsch), le fils du sénateur, renvoyé une nouvelle fois de son école. Dissipé, fainéant et impoli, il tirera vers le bas l’ensemble de la classe, créant une vague de mimétisme. Mais le professeur Hundert ne désespère pas et voit en lui un potentiel énorme, pouvant même surpasser ses meilleurs élèves. Pour le remotiver et le ramener sur le droit le chemin, il fera tout pour le faire participer au « Club des empereurs », duel de culture d’histoire.

À la manière du Cercle des poètes disparus, certes dans un registre beaucoup plus joyeux quoique un peu dramatique, on suit l’éducation d’une classe spéciale à travers un professeur d’exception, qui bouleversera leurs vies. Son charisme n’est d’ailleurs pas loin de son modèle : l’oscarisé Kevin Kline fait forte impression et s’impose à l’écran avec beaucoup de classe. Peu voir pas connu à l’époque, le reste du casting a aujourd’hui une tout autre ampleur : Paul Dano, Jesse Eisenberg et Emile Hirsch, bien que ce dernier soit le seul à réellement briller. Malheureusement, leurs versions adultes, puisque la fin du film rassemble cette petite famille 25 ans après leur scolarité, n’ont pas la même carrure et sont une petite déception, malgré les présence de Steven Culp et Patrick Dempsey. Mais cela ne gâche pas le plaisir de suivre cette petite histoire simple et parlante, évoluant dans un cadre magnifique avec des musiques somptueuses. Et l’émotion nous gagne avec son final très poétique et philosophique sur la condition humaine et la noble mission des enseignants, qui saluent la mémoire des grands hommes du passé, mais qui marquent nos vies plus qu’aucune figure historique ne le fera jamais.

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