Citadel

Citadel
2012
Ciaran Foy

Présenté à quelques festivals indépendants, le film est resté inédit en salles, mais heureusement pas à nos yeux. Petite production irlandaise, le film est un véritable ovni métaphorique sur notre société. Drame psychologique, film fantastique et horrifique, Citadel est un véritable mélange des genres, alliant du Harry Brown à du Silent Hill.

Dans une ville sans nom, où les rues sont désertes, où les habitats sont insalubres et où la racaille pullule, Tommy (Aneurin Barnard) a assisté impuissant à l’agression de sa femme enceinte. Sa fille fut sauvée, mais pas elle, qui partit après de longs mois de coma. Agoraphobe depuis l’incident, il vit dans la peur continuelle de voir ces jeunes délinquants s’en reprendre à lui ou son bébé. Mais il ne réalise pas qu’en faite ces jeunes ne sont plus humains, et sont désormais des monstres sanguinaires attirés par la peur, sentiment dont déborde Tommy, et sa fille de surcroît. Conscient du problème, il voulait quitter la ville. Mais ce soir là dans le bus…

Le film démarre sur une « banale » agression – bon c’est vrai que se mettre à trois pour tabasser et poignarder une femme enceinte pour le fun, c’est violent – et un père veuf qui tente de se reconstruire après son trauma. Fragile, névrosé et paranoïaque, il alterne visite à l’hôpital et réunion d’anonyme entre chaque biberon. Première partie assez molle, le film y culmine néanmoins un suspense pesant sur ce monde extérieur si terrorisant. Et c’est là que le film fait très fort, alors que la métaphore et la phobie prennent vie, plongeant le spectateur dans l’horreur et la violence oppressante. D’un seul basculement, le film passe du drame humain à une menace démoniaque, faisant preuve d’une force inouïe dans la transition magistrale qui n’est que le prélude à une montée en puissance surprenante et tellement peu commune. Il faut le voir pour le croire. On regrettera tout de même un peu son début timide et sa fin abrupte. Dans tout les cas, le film nous prouve plus que jamais que le cinéma indépendant à un bel avenir devant lui.

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