Escrocs mais pas trop

Escrocs mais pas trop
2000
Woody Allen

Grand réalisateur du cinéma indépendant, Woody Allen est capable de tout, mais a toujours tourné autour de la comédie, avec généralement une même touche de mélodrame, désespérant d’originalité. Et ici, il nous livrera un cru d’un commun peu commun.

Jouant sur le braqueur bidon, le film met en place un braquage maladroit et désastreux d’une bande d’ex taulards retardés, avec à leur tête Ray (Woody Allen). Le plan est simple : louer une ancienne pizzeria qui se situe à peine deux maisons d’une banque, et y creuser un tunnel jusqu’à la salle des coffres. Un ratage total, mais pendant ce temps là, Frenchy, la femme de Ray, connait un succès outrancier à la pizzeria, reconvertie en magasin de cookies. L’affaire prend de l’ampleur et un an plus tard leur fortune est colossale. Mais désormais leur couple bat de l’aile entre Ray qui n’est pas à sa place en société et qui ne rêve que de braquages et de fast-food, tandis que Frenchy aspire à une culture plus riche et à une vie trépidante et enrichissante avec son professeur de savoir-vivre, David (Hugh Grant).

Pas très heureux, le principe de voleurs demeurés et handicapés est plutôt gageure, mais après quelques scènes peu inspirées mais légèrement amusantes, le film bifurque sur la crise de la cinquantaine bien tassée et du « les pecnots chez les bobos »  pas assumé. Le potentiel était là, mais le film ne s’y installera pas, partant une fois de plus vers de la crise relationnelle et sentimentale. À chaque nouvelle étape le film s’embourbe dans le classique et n’arrive pas s’imposer, s’embourbant dans des clichés et des dialogues interminables et peu percutant. La fibre du réalisateur est là, mais son œuvre n’a ni fougue ni inspiration. On rit quelques fois de l’absurdité des situations ou du décalage, mais il faut dire que la présence navrante et grotesque de Woody Allen devant la caméra enlise définitivement le film. Sans doute l’un des plus mauvais de sa carrière…

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