Xam’d : Lost Memories

Xam'd : Lost Memories
2008 - 2009
Masayuki Miyaji

Annoné à l’E3 2008 au salon de Los Angeles, cet anime japonais fut créé par Sony dans le but de promouvoir son service clientèle dédié à ses consoles : le Plastation Network. Diffusé entre le 16 juillet 2008 et le 3 février 2009, l’anime composé de 26 épisodes prouve l’adage que nous inspirent des animes comme Evangelion, GTO ou Death Note : les séries les plus courtes sont souvent les meilleures. Si les images laissaient entendre une démo technique à couper le souffle, le résultat s’avérera infiniment supérieur aux attentes.

Dès les premiers contacts un constat tombe irrévocablement : l’aspect est irréprochable. Tout commence par un générique propre, dynamique et accompagné par une musique très sympa. Les premières images parlent d’elles mêmes : c’est beau à en pleurer. Surclassant outrageusement les plus grands maîtres du genre, même les studios Ghibli, l’image affiche un niveau de détail ahurissant, et propose un style mi manga classique, mi réaliste, lui donnant énormément de personnalité et de puissance. Ajoutez à cela des couleurs éclatantes et une lumière divine, et vous n’aurez alors qu’une vague idée de la beauté inégalée de sa réalisation. Et chaque épisode se clôturera sur un générique de fin porté par une musique mélancolique inoubliable. Mais on pourrait presque parler de détail tant ces qualités se voient éclipsées par le véritable point fort de l’anime : son histoire.

Dans un monde où la guerre fait rage entre les armées du Sud et les croyants du Nord, il persiste une île qui semblait jusqu’alors imperméable à ses aléas : l’île Sentan. Mais un jour, alors que ses élèves se rendaient tranquillement en cour, une personne qui n’aurai pas dû être là était à bord du bus, s’appétant à relâcher sur le monde l’esprit tourmenté d’un Hiruko. En partie axée autour de trois de ses écoliers et de leurs famille, Furuichi, Haru et Akiyuki, ce dernier sera choisit ce jour là par l’Hiruko, le transformant à tout jamais en Xam’d, humain détenteur de pouvoirs gigantesques mais à double tranchant : êtres désespérés, les Hiruko ont la fâcheuse à transformer leurs porteurs en pierre si la motivation les quitte. Mais ce jour là, alors que les troupes du Nord attaquèrent la ville à grand coup d’humanoïdes, sortes de Xam’d sans âmes et contrôlés par des humains, Akiyuki sera sauvé de la pierre par une mystérieuse teskienne (peuple de croyants du Nord, originaire de la ville mystique de Tessik) : Nakiami.

Divisé en deux parties, on suivra durant les douze premiers épisodes d’un côté l’initiation d’Akiyuki qui doit trouver sa voie intérieur, action qui se déroulera à bord d’un vaisseau  de transport postal aérien dirigé par Ishu, puis de l’autre côté la vie des survivants de l’île Sentan. Outre les parents de Akiyuki, on y suivra surtout l’entraînement militaire de Haru et Furuichi, tout deux ayant rejoint les troupes du Sud. On découvrira aussi quelques manigances au sein de l’armée, notamment avec son général et son scientifique de Tessik qui tentent de copier les armes humanoïdes du Nord à partir de véritables humains.

Tout basculera ensuite durant le treizième épisode, marquant la fin de la « légèreté »  de l’ambiance, avec le ratage de l’expérience militaire de Furuichi, qui succomba à l’aliénation. La guerre envahira ensuite peu à peu l’histoire, avec l’éclatement de tous : Akiyuki perdra la mémoire et se retrouvera seul face à son Hiruko ; Nakiami suivra elle aussi sa propre route vers son passé avec un jeune Xam’d perdu, Yango ; Haru tentera de se sauver de l’enfer de l’armée mais y perdra sa jeune sœur handicapée, Midori, abusée par des promesses mensongères qui feront d’elle le prochain cobaye ; et Raigo, le premier Xam’d recueilli par Nakiami, et Ishu prendront eux aussi part à la guerre en affrontant l’empereur Hiruken, responsable de la violence du Nord, directement à la Tour de Dragon, son sanctuaire.

Pour un anime d’une durée aussi courte, on ne peux que s’enthousiasmer face à la richesse infinie de son univers, de plus en plus étonnant à chaque pas, arrivant même à un stade de perfection cosmique quand l’heure des révélations sonne lors des tout derniers épisodes. Une claque monumentale qui n’est pas sans inclure une grande part de tristesse et de résignation quand à la vie en générale. Heureusement, la conclusion est quelque peu nuancée par une magnifique et poétique ode à l’espoir. Carrément déroutante et hors du commun, la série aurait probablement mérité une seconde saison pour nous révéler plus en détail le passé de ce monde fascinant, ou un saut futuriste pour voir exhausser nos vœux d’espoir. C’est ainsi qu’à l’image de nos héros, le spectateur ouvrira ses yeux sur ce nouveau monde le cœur lourd, mais le regard illuminé d’une vive lumière douce et libératrice. Le talent ça ne s’invente pas, ça se transcende.

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