Beaucoup de bruit pour rien

Beaucoup de bruit pour rien
1993
Kenneth Branagh

Alors oui, le film est tiré d’une pièce de Shakespeare, auteur médiocre coupable de comédies grotesques ou autres drames nauséeux, à supposé déjà qu’il ai existé. Mais quand on sait que Kenneth Branagh est aux commandes, on se dit que ça ne sera pas si mal. D’autant que le film détient probablement le record du casting le plus impressionnant de l’histoire.

Pour ce bon gros méli-mélo amoureux, l’histoire commence alors que les hommes rentrent au village après être ressortis victorieux de la guerre. – Quelle guerre ? On ne le saura pas. Mais une chose est sûr, si tout le monde rentre tout guilleret sans une égratignure chez lui, la guerre devait ressembler plus à une virée entre potes qu’à un champ de bataille. – Don Pedro d’Aragon (Denzel Washington) et ses hommes (dont Michael Keaton) se voient donc accueillis à bras le corps avec une immense réception, l’occasion pour Claudio (Robert Sean Leonard) de déclarer sa flamme à Hero (Kate Beckinsale) et Benedict (Kenneth Branagh) de raviver celle qu’il entretenait avec Beatrice (Emma Thompson). Mais cette effusion de joie ne plait guère à Don John (Keanu Reeves), qui compte bien gâcher le mariage de Claudio et Hero.

Qu’on essaye de le prendre au premier degré ou au second, il y a des choses qui ne passent pas. Même en se replaçant dans le contexte de l’époque ou en passant outre le côté ultra kitch, il n’existe aucune approche possible qui ne qualifierait pas les interprétations de surjouées à outrance. Quand des gens qui vous ont vu y’a pas deux secondes vous cacher derrière une haie puis se mettent à parler d’un amour pour vous en haussant horriblement la voix, il faut vraiment être le derniers des ânes (vanne du film !) pour ne pas s’en rendre compte. De plus, les monologues interminables et ridicules font carrément pitié. Et en dessous de tout, on retrouve le scénario mortellement prévisible et rapidement ennuyeux. Et côté cohérence il faudra repasser. Sans faire mon gros raciste, un noir qui se balade comme ça, d’ascendance noble et frère d’un blanc qui plus est, ça devrait choquer tout le monde à l’époque. On se consolera avec le casting incroyable, quelques passages drôles, et une belle image soignée dans un cadre agréable, mais ça ne fait pas lourd. Le film porte malheureusement bien son nom…

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *