Le monde va mal : c’est un constat assez évident. Mais comment y remédier ? C’est vrai, Israël ne va pas arrêter du jour au lendemain de massacrer et assassiner ses voisins parce que c’est mal, et brandir une pancarte « dieu nous a promis cette terre » est un peu facile. De même qu’on ne peut rayer de la carte les pays dangereux comme la Corée du Nord, on ne peut pas obliger les pays arabes à donner leur pétrole aux américains, et on ne peut empêcher la Chine de faire jouer la concurrence.
Une question bien difficile que de changer le monde… Et pourtant, Eugene Simonet (Kevin Spacey), professeur de civilisation, ambitionne de la poser à sa nouvelle classe de CM2. Comment rendre le monde meilleur ? Un exercice scolaire qui a trouvé un écho particulièrement fort chez Trevor (Haley Joel Osment). Après avoir prit en charge un SDF, il se mit en tête d’aider plus encore ses proches, décidant de sortir sa mère (Helen Hunt) de l’alcoolisme et son professeur de la misère affective en les rapprochant tout les deux. Mais la vie n’est pas si simple, et son idée d’une personne qui doit rendre un service primordial à trois autres personnes et ainsi de suite, principe de passage de relais, est à ses yeux un échec. Pourtant, un journaliste à des centaines de kilomètres de là apprend que cette philosophie de vie s’y est répandue.
Pour cet exercice philosophique, son application se fera dans un milieu qui en a particulièrement besoin : Las Vegas. De la racaille de partout, des SDF en pagaille, et des victimes de l’alcool et de la drogue, ravageuses dans ses terres de jeux. S’attaquer à l’entre aide en est d’autant plus courageux. Vécu plus ou moins par les yeux d’un enfant, cette vision est forcément très utopique et donc naïve, mais le film arrive à faire la part entre réalisme et message d’espoir. Avec le casting de qualité, on accroche encore mieux au principe du film, mais il ne va pas assez loin. La séquence de l’hôpital est excellente, mais le reste manque d’ambition et a plus tendance à mettre en avant la lâcheté humaine. Le bilan de notre société n’est pas bien reluisant, et avec la fin du film on en repartira encore plus convaincu. À trop vouloir rester crédible, le film en a oublié son but : rendre le monde meilleur.
Le film n’a jamais eu la prétention de rendre le monde meilleur.
Une fin heureuse aurait ruiné le film en lui faisant perdre tout réalisme et donc tout intérêt.