Radiostars

Radiostars
2012
Romain Levy

En France, neuf automobilistes sur dix écoutent la radio en allant travailler le matin. Le rôle des matinales est donc d’autant plus primordial qu’il débute chaque matin de nos vies et doit nous apporter la bonne humeur qui nous fera tenir toute la journée. Personnellement, chaque trajet vers la fac se fait sur Virgin Radio, avec les appels très con de Cyril Hanouna et autres jeux aussi puérils que jouissifs.

C’est donc sur cet esprit de camaraderie et de franche déconnade qu’est l’univers des émissions matinales de radio que se déroulera le film. On découvrira ainsi le breackfast-club de Blast FM au travers de Ben (Douglas Attal), un humoriste raté qui revient des states vaincu, pleurant dans les bras de papa juif, celui qui « connaît du monde ». Ce sera finalement une ex qui le fera entrer à la radio où son copain Alex (Manu Payet) travaille, partageant l’antenne avec le grand Arnold (Clovis Cornillac). Mais seulement voilà, après avoir fait les coqs et prit la grosse tête par leur statut de numéro 1 de la radio française, les voilà plongeant à la seconde place. Exit les vacances d’été pour l’équipe : ils devront faire une tournée dans toute la France pour regagner le soutien du public.

On ne connaît généralement même pas leurs visages, ici on verra tout l’envers du décors et de la mentalité du milieu. Pas vraiment encore dans le show bis mais menant la grande vie, les chroniqueurs radio nous sont présentés comme des grands ados pas encore adultes dans leur tête, alors même que certains ont dépassé la quarantaine, et qui ne pensent qu’à fumer, boire et s’éclater. Derrières les micros ça balance vanne sur vanne et ils arborent une assurance sans failles, mais en dehors du plateau le doute s’installe et la bonne ambiance disparaît à mesure que la sincérité reprend le dessus. Mais l’humour prime largement, combinant la folie de l’émission à des dialogues piquants et très drôles. On notera notamment le magnifique « ah ouai, ce serai comme violer un enfant puis lui donner des bonbons ! Bah oui, normalement on lui offre des bonbons avant de le violer ! » »Non, normalement on viole pas des enfants ». Et tout le film est un concentré de perles de la boutade, rappelant les grandes heures de la radio au cinéma comme avec Good Morning England. Les personnages sont franchement bons, et même le pas très passionnant Ben dessert bien l’histoire. Le cadre est très intéressant, et le film nous y plonge avec brio. Une très bonne comédie française fraîche et innovante comme on en voit que très rarement.

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