Le Parrain, 3e partie

Le Parrain, 3e partie
1991
Francis Ford Coppola

Pourquoi une troisième partie ? Et surtout pourquoi après tant d’années ? Il s’est écoulé pas moins de 19 ans entre ce nouveau volet et le premier, et 17 par rapport au second donc. D’autant que vouloir raconter l’histoire de Michael à l’âge de son père n’est pas une raison suffisante : l’acteur sera grimé et vieilli pour le film. Mais bon, après tout la deuxième partie n’avait aucune raison d’être mais se révéla excellente.

Le temps a donc beaucoup passé, et Michael Corleone (Al Pacino), dit « le Parrain », a fini par réussir à tenir sa promesse à son ex femme (Diane Keaton) : faire en sorte que les affaires de la famille soient propres. Fini la drogues et autre trafic de marchandises, oubliés les jeux d’argents et les casinos : les Corleone sont désormais une famille respectable. Mais pas question pour autant d’arrêter les affaires. Michael est bien décidé à mettre la main sur « International Immobiliaré », la plus grande agence immobilière d’Europe. Pour se faire, il arrose grassement le Vatican, qui possède 25% des parts de l’entreprise. Mais son OPA n’est pas du goût de tout le monde, et Michael doit penser au futur. Il prend alors sous son aile Vincent (Andy Garcia), le fils de feu son frère Sony.

Le premier contact avec le film fera grincer bien des dents : Michael Corleone n’est plus que l’ombre de lui-même. Le voilà vieux, fatigué, faible, lâche, et parlant avec une voix complètement cassée qui exacerbera les traumatisés du récent Batman qui parle avec sa grosse voix exagérée à outrance. Pire encore, la pierre angulaire de l’histoire est mauvaise : le mafieux n’est plus mafieux et veut se contenter de la direction d’une agence immobilière, dont les conditions de transaction sont tout simplement hilarantes de bêtise. La disproportion dans toute sa splendeur. Et comme d’habitude avec cet incapable de Francis Ford Coppola, le film s’étalera sur près de trois heures, et c’est encore très très long, bien qu’un effort de rythme permet une meilleur fluidité. Mais visiblement pas assez : la fin sera complètement bâclée et indigne. On aurait tendance à dire que le film n’a guère que son héritage passé et son ambiance sicilienne pour le sauver de la noyade. Mais heureusement une lueur persiste : Andy Garcia. Neveu providentiel, il ne se chargera pas que d’assurer la pérennité de la famille : le voilà déambulant avec la fougue de son  père et la classe de son oncle à la grande époque. Une présence salvatrice, mais qui ne fait pas tout, et le film se vautre méchamment, que ce soit pour renouveler l’histoire ou la prolonger. Pas non plus mauvais ni médiocre, cette troisième partie n’en reste pas moins une pâle copie qu’on préférera oublier.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *