Adapté du roman éponyme de Paul Lieberman, le film retrace l’histoire vraie de Mickey Cohen (Sean Penn), un truand qui avait mit la ville de Los Angeles à ses pied dans les années 40, prospérant de ses divers trafics et très loin d’être inquiété, tenant sous sa botte presque tous les politiciens et la police. Mais en 1949, un préfet de police décidera que cette situation n’a que trop duré, et laisser la ville aux mains d’un malfrat n’était pas digne d’eux.
Le film s’axe donc autour de la création d’une escouade de police, chargée de mettre à mal les affaires de Mickey Cohen pour le détruire et dissuader d’autres malfaiteurs de prendre sa place. Chef de la bande, John O’Mara (Josh Brolin) recrutera un bad boy (Ryan Gosling), flirtant dangereusement avec la petite amie de Mickey (Emma Stone), un bourrin (Michael Peña), un roi de la gâchette (Robert Patrick) et un pro de la surveillance (Giovanni Ribisi). La majorité des policiers étant corrompus, ils ne peuvent compter que sur eux-même, et leur mission n’a pas d’existence légale. Pas de règles, pas de limites : carte blanche pour mettre Mickey Cohen à terre.
On se retrouve face à un mafieux classique : casinos, hôtels accueillants, restaurants, trafics d’armes et de drogues. Touche à tout, Mickey Cohen est une sorte de Parrain, liquidant sans la moindre émotion ceux qu’ils le déçoivent. L’époque étant à peu près la même, les ressemblances sont nombreuses, et malgré le côté histoire vraie, la cadre n’est pas très original. En revanche, le mystérieux gang qui joue des tours à Mickey est déjà beaucoup plus intéressant voir drôle par moments comme avec leur première tentative ratée. Une petite dose d’humour anime le film, tranchant avec son style policier sombre qui tente sa chance dans le film coup de poing, sans vraiment s’y imposer. Ce qui en impose en revanche, c’est le casting : un sacré panel et plutôt en forme, bien que la plupart des rôles secondaires soient sous exploités. L’intérêt y est, pas de doutes, d’autant que le rythme est assez bon, mais le film manque cruellement d’identité. Sa réalisation n’est pas au niveau – certains passages comme les courses poursuites ou les fusillades sont particulièrement illisibles – et l’histoire n’est ni étoffée ni surprenante. Le résultat est correcte mais le film et loin d’être inoubliable.