Dans cette année assez chargée en gros films de science-fiction, les projets confondent souvent science et effets-spéciaux. Et vu le passé de son acteur principal, on espère que la balance penchera plus vers le Minority Report que vers La Guerre des mondes. Malheureusement, l’imagination est une denrée rare…
En 2077, la Terre n’est plus qu’un souvenir. Une race extraterrestre a envahis notre planète, amenant notre civilisation au bord de l’extinction par la destruction de la Lune, entraînant séismes et raz de marée, puis anéantissant les survivants avec leur armée. Mais grâce à l’armement nucléaire, la guerre fut gagnée, au détriment de notre planète, désormais inhabitable. La race humaine a depuis trouvé refuge sur Titan, l’une des lunes de Saturne, réaménagée et acclimatée. En attendant le jour où notre Terre serait viable – des sentinelles de purification de l’eau s’y attelant -, une escouade appelée « centre des missions » a mit sur pied des équipes chargées de nettoyer de la surface de notre globe les aliens rescapés, qualifiés de chacals, éliminés à l’aide de drones automatisés. Jack Harper (Tom Cruise) et Vika (Andrea Riseborough) s’occupent de leurs réparations et de leur sécurité. Mais un jour, alors que Jack assista à un crash de vaisseau humain, sa vision du monde va changer.
Dès que le film commence, les questions se bousculent. Qu’est-ce que c’est que cette histoire d’effacement de la mémoire obligatoire remontant à 2072 ? De même, si l’atmosphère de la Terre est à ce point contaminée, pourquoi Jack respire t-il sans masque ? Pourquoi est-ce qu’à quelques mettre de distance on passe de la ville dévastée et recouverte par le sable à un petit paradis de verdure ? Pourquoi la fille trouvée en stase (Olga Kurylenko) est diagnostiquée comme datant d’il y a au moins 60 ans alors que cette technologie n’existera peut-être jamais ou en tout cas certainement pas d’ici à 2015. Mais de manière générale, le futur décrit – ou effleuré serait plus précis – est insensé et incroyablement optimiste tant la science a connu une envolée stupéfiante en seulement 65 ans. Le petit twist du milieu (avec Morgan Freeman) ne changera pas tellement la donne de par son évidence. De même, ce qu’il se cache derrière la zone de radiation ne surprendra personne. Plus encore, la fin décevra par sa facilité et son manque d’envergure. On a vu pire, mais en matière de science-fiction le film n’est pas très convaincant. Et même en le voyant comme un gros film d’anticipation, il manque cruellement de rythme et d’action pour vraiment divertir. Pas non plus carrément mauvais, le film n’arrive à s’imposer dans aucun domaine autre qu’esthétique, car il faut tout de même reconnaître au film une patte graphique très belle, mais c’est bien là le minimum pour une adaptation aussi cher (120 M$) d’un roman graphique. Les moins exigeants s’en contenteront, mais il n’y a franchement pas de quoi s’enthousiasmer.