17 filles

17 filles
2011
Muriel Coulin, Delphine Coulin

Aussi inquiétant et improbable que cela puisse paraître, le film est tiré d’un fait réel survenu en 2008 où un lycée a eu non pas une, mais bien 17 filles enceintes, souhaitant toutes le garder, créant non seulement une panique terrible à l’administration, mais causant aussi l’hystérie chez les parents.

Tout commença par la grosse chaudasse du lycée (Louise Grinberg), tombée enceinte parce que son partenaire d’un soir (normal à 16-17 ans) se trouve trop serré dans un préservatif (l’excuse de base). Complètement irresponsable et inconsciente, et trouvant que ça fait là une jolie occupation, elle va choisir de le garder, confortée dans son idée par la grossesse simultanée d’une amie. Du coup, souhaitant rester proche de ses copines et voyant là un possible mimétisme enivrant, elle va les conseiller de faire de même : se faire mettre un polichinelle dans le tiroir. Et plus impensable encore, elles vont réellement le faire. Et bientôt, cette folie va contaminer l’ensemble des élèves telle une gangrène.

Ça commence fort ! Si on passera sur le fait que le cameraman aime filmer les jeunes filles en sous-vêtements et en maillots et qu’il filme avec insistance leurs parties dénudées, le baromètre à connerie va vite s’affoler. Si déjà les filles tiennent des propos affligeants et ont des convictions dangereuses, on ne peut que s’indigner de l’échec parental flagrant (pratiquement toutes les filles fument et picolent, même une fois engrossées) et de la pédophilie ambiante. Louées soient ces enfants qui se jettent à nos pieds ! Sinon au passage, c’est quoi ce délire ? Y’a des boîtes de nuits pour jeunes ou c’est les vigiles qui sont eux aussi en mode échec total ? La situation est tellement hallucinante que l’hilarité s’impose : le débat sur la parentalité des jeunes est juste magnifique et nous fait rire aux larmes. De même, il est amusant de constater le osef (on s’en fout) monstrueux de la part des géniteurs, justes contents de tirer un coup. Mais plus les semaines passent plus le drame humain reprend le dessus, faisant perdre de l’attrait. Heureusement, l’humour revient (volontaire ? Pas sûr… ) par moments, comme avec la photo de classe, le pauvre photographe étant démuni face à la situation. D’un point de vu cinématographique et moral, il est sûr que le film ne vaut pas grand chose, sauf peut être pour quelques futurs talents (Solène Rigot). Mais si on décide de le voir comme une dénonciation des dérives des jeunes et de leur bêtise, le tout sous le signe de la parodie humoristique, le film en devient tout de suite beaucoup plus intéressant, bien qu’on échappera pas à la morosité de sa fin, sorte de retour à la dure réalité de la vie.

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