Après son oscar du meilleur acteur dans Le Discours d’un roi, on aurait supposé la carrière de Colin Firth plus florissante et glorieuse, mais le voici à la tête d’une petite production anglaise, même pas sortie aux USA. Un film dont l’histoire n’est d’ailleurs pas originale : il s’agit d’un remake d’Un Hold-Up extraordinaire datant de 1966, pourtant déjà loin d’être un plébiscite.
Probablement remise au goût du jour, l’histoire n’est pas exactement un modèle d’originalité et de complexité. Le principe est simple : Harry (Colin Firth) ne supporte pas son patron (Alan Rickman) et veut lui le faire payer. Pour se faire, en tant que consultant en art à son cabinet, il prévoyait de lui mettre sous le nez la toile qu’il désire le plus au monde (Meules soleil couchant, de Monet), qui serait en fait une reproduction de faussaire, et de la lui faire payer plein pot en l’expertisant comme authentique, lui extorquant optimalement 12 millions £. En plus, ayant fait quelques recherches, le dernier possesseur de la toile était un certain Puznowsky qui aurait subtilisé la toile à un général allemand pendant la seconde guerre mondiale. Pour son plan, débaucher sa petite fille (Cameron Diaz) était juste parfait, mais rien ne va se passer comme prévu.
Souvent, on assimile l’humour anglais à la finesse, l’élégance. Quand on a une texane qui en fait des caisses, quand on nous fait le coup de l’exhibitionniste plusieurs fois, l’éternel téléphone arabe avec le traducteur, ou même du carrément scatophile, on oublie très vite ce genre de considérations. De même, le raffinement dans le jeu des acteurs est absent (ne parlons surtout pas de Cameron Diaz, juste lamentable), comme les scénaristes, ne prenant rien en compte. Quand quelqu’un parle fort dans une pièce mitoyenne, on peine à croire les autres personnes sourdes. Et que c’est interminable ce running gag de l’hôtel ! Pire encore, le coup du lion fini de nous achever, sombrant inexorablement. S’il y avait un certain potentiel de départ, le bilan fait peine à voir, malgré la petite pirouette finale.