Stoker

Stoker
2013
Park Chan-wook

Chaque année apporte son lot de scénarios blacklistés, c’est-à-dire jugés intéressants mais incertains quand à la réaction du public. Quasiment pas diffusé en dehors de la Corée du Sud, pays natif du réalisateur, le film est en effet assez spécial.

Réservée et marginale, India Stoker (Mia Wasikowska) va voir sa vie bouleversée par la mort de son père (Dermot Mulroney). Vivant recluse avec sa mère (Nicole Kidman) dans un petit château isolé, elle va faire la rencontre de son oncle Charles (Matthew Goode) lors des obsèques de son père. Jusqu’alors inconnu, cet étranger va aller jusqu’à s’installer avec elles. Qui est-il et pourquoi se manifester maintenant ? D’abord méfiante, India va peu à peu le voir sous un autre angle, installant une attirance malsaine entre eux.

Si on constate d’emblée une recherche d’esthétisme certain, soignant chaque plan et faisant ressortir une atmosphère singulière, la première moitié du film est tout simplement soporifique. Il ne se passe absolument rien, la situation dépeinte est anémique et le fond du film n’est qu’une suite affligeante de discutions plates et insipides. D’une mollesse alarmante, le film essaye d’installer un faux suspense ridicule, ne masquant aucunement le vide abyssal l’entourant. Puis après une grosse demi-heure fatigante, le film se dévoile enfin, se posant comme une sorte de Dexter où la pulsion du meurtre se manifeste, partant aussi sur des dérives fusionnelles troublantes. L’intérêt se fait alors beaucoup plus présent, faisant dans le dérangeant comme avec la scène de la douche ou du château de sable. Mais cela ne suffit pas à rattraper la première partie d’un ennui mortel, et même si le scénario réserve quelques surprises sur la fin, il reste particulièrement faiblard. Le potentiel est évident, la série Dexter ayant bâtit sa notoriété dessus, mais on ne retrouve ni la puissance stressante ni la force de conviction, n’aboutissant qu’à une étrangeté inachevée.

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