La Famille Jones

La Famille Jones
2010
Derrick Borte

Tout le monde a en mémoire les slogans très « naturels » de The Truman Show, cette émission de télé-réalité où une personne grandit dans un milieu artificiel où du père à la femme en passant par le voisin, tous étaient des acteurs, faisant passer de temps à autre des messages publicitaires à l’avis du spectateur. Eh bien ici, on garde l’esprit de vente, mais sans le côté caméra cachée.

Ainsi, payée pour exhiber des produits présélectionnés, la « famille » Jones est envoyée dans une ville au fort pouvoir d’achat, et chaque membre de la famille est un acteur chargé de cibler une gamme de consommateurs. Sans aucuns liens de parenté, Kate (Demi Moore), Steve (David Duchovny), Jenn (Amber Heard) et Mike cohabitent et sont chargés d’orienter ces consommateurs fortunés vers les produits de leur catalogue. Kate doit devenir l’idole des ménagères, leur agitant des robes haute-couture et autres bijoux affriolants ; Steve quant à lui roule des mécaniques dans ses voitures de sport et lamine ses partenaires de golf grâce à « son équipement supérieur » ; et Jenn et Mike ont pour mission de lobotomiser en profondeur les jeunes lycéens avec leurs produits « branchés ». Tout est faux, tout est simuler, sauf leurs chiffres de vente.

Oh la gratuité d’un homme ! Avant même d’avoir franchi le seuil de leur maison d’exposition, la famille Jones arrive à affoler les compteurs avec la dernière innovation en téléphonie mobile, avant d’enchaîner royalement sur une marque de bière, sans oublier l’indécence de la diagonale de leur télévision. C’est drôle d’emblée, et plus encore quand le « père » doit booster ses chiffres de vente, faisant preuve de beaucoup de machiavélisme et de roublardise. Le point fort du film y est sans contestes : tout s’effondrerait sans la présence salvatrice de l’immense David Duchovny. Bien sûr, sa partenaire très sensuelle apporte une touche non négligeable au film, mais c’est bien lui et lui seul qui le porte, représentant ce qu’est la réelle motivation, et il sera l’unique source d’émotion de cette comédie, car tout a une fin. En effet, la force comique du film s’épuise assez vite, et la remise en question de ce choix de vie permet une évolution intéressante. Malheureusement, la finalité de tout ça déçoit et il n’y pas tellement de leçon de moralité. Une bonne idée donc, avec un déroulement intelligent, mais la dernière partie du film n’arrive pas à transformer l’essai.

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