L’Eveil


L’Eveil
1991
Penny Marshall

Dans les années 20, une terrible épidémie d’encéphalite sévit, laissant les médecins impuissants face à un mal aux répercutions irrémédiables et catastrophiques : elle provoque chez le patient une paralysie progressive mais fatalement totale, les réduisant petit à petit à l’état de légumes. Ne pouvant rien pour eux, leurs corps inertes furent entassés dans des hôpitaux, attendant le jour du trépas. Histoire véridique sur une maladie encore méconnue, le film nous en conte le fait le plus marquant.

Durant l’été 69, un hôpital spécialisé dans les cas d’encéphalites mit à sa tête un docteur complètement inexpérimenté en soins, ayant passé sa vie à faire de la recherche : le docteur Malcolm Sayer (Robin Williams). Intrigué par ces zombies catatoniques, il fit comme nombre de ses collègues avant lui la découverte du reste de réflexe des malades. Mais si cela n’était pas un réflexe mais une transmission de volonté, empruntant celui de l’objet tombant ? Une réflexion en amenant une autre, les progrès furent considérables : en les stimulant avec de la musique ou en attisant leurs réflexes, des prouesses telles que manger ou faire des passes avec une balle furent possibles. Mais sa plus grande avancée fit suite à un exposé sur la dopamine dans le cas de malades atteints de Parkinson : et si le corps n’était pas inerte mais au contraire en mouvement si rapide qu’il soit confondant avec l’immobilité ? Ses essais avec Leonard (Robert De Niro) seront spectaculaires.

Deux des plus grandes stars de l’histoire face à face, tout deux au sommet de leur art pour une histoire magnifique, émouvante et d’importance historique qui plus est. Le film nous montre comment la volonté et la force d’un seul homme peuvent faire la différence. La confrontation médecin / patient est souvent l’occasion de relations attendrissantes, mais rarement un tel niveau aura été atteint. Si Robin Williams est excellent, il faut bien avouer que la véritable performance du film est à mettre au crédit de Robert De Niro, tellement bluffant qu’il viendra plus d’une fois titiller nos glandes lacrymales. Tout dans ce film est passionnant entre l’étude brillante des patients, non sans rappeler le génie de Dr House, l’éveil des patients (comme le titre l’annonce), la joie et les pleurs d’une vie à la fois retrouvée et perdue, et les moments de grâce comme les moments de doutes. Tous les retissants à l’acharnement thérapeutique en ont pour leur compte, et c’est une véritable leçon de vie à laquelle on assiste. Mais la vie est souvent pleine de désillusions et d’amertume, et l’adage est malheureusement vérifié ici : la tristesse est de mise. L’histoire dont s’inspire le film n’a pas d’autre fin que celle dépeinte et telle est la réalité. Donc le film n’est pas un chef d’œuvre, d’autant qu’il n’est pas exempt de temps morts, mais il faut saluer la force du récit et l’interprétation magistrale des acteurs.

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