Quand je serai petit

Quand je serai petit
2012
Jean-Paul Rouve

Réalisateur, acteur et scénariste, Jean-Paul Rouve vient nous conter l’un des plus grands fantasmes de l’homme : être maître de sa vie, pouvoir remonter le temps et réparer nos erreurs passées. Tout commença lors d’une croisière, alors que Mathias (Jean-Paul Rouve), croisa un enfant à bord, non sans lui rappeler sa propre jeunesse, la ressemblance étant troublante. Tellement troublante que s’en devint une obsession, une hantise au résultat surprenant. Ayant réussi à retrouver l’enfant via l’agence de voyage, il se rendit compte que non seulement ce dernier était un homonyme, mais qu’en plus ses parents portaient le même nom que les siens. Cette famille vie à Dunkerque, mais il n’a aucun souvenir d’avoir habité là bas, mais la mort de son père à tout juste 10 ans dont il n’a presque plus de souvenirs peut l’avoir fait oublier, et une idée lui traversa alors l’esprit. Et si par un mystère de l’univers, cette famille était son passé ?

Pour un film français, on pourrait presque parler de miracle. Un film où un homme a l’occasion de se confronter à son lui enfant, revivre sa vie, ça n’est pas non plus très nouveau, mais l’angle change un peu, ce qui n’est pas sans conséquences néfastes malheureusement. D’habitude, dans ce genre de cas, il s’agit ou de pouvoirs de voyages temporels, ou d’une machine permettant de changer d’époque. Ici telle l’addition de deux réalités alternatives, un homme se retrouve face à sa famille de ses 10 ans, mais elle vie aujourd’hui. Le point négatif, c’est que le postulat de départ est absurde, ne reposant sur rien. Mais d’un autre côté, le film exploite son idée avec une poésie rare, bien aidée par la force et le talent de son héros, mais aussi et surtout par ceux de Benoît Poelvoorde, qui incarne un père attendrissant. On retrouve aussi Gilles Lellouche, Claude Brasseur et Miou-Miou, mais tous sont écrasés par les deux premiers. Seulement avant d’arriver à cette incrustation de Mathias adulte dans son ancienne famille, se rattachant telle une sangsue, le film rame un peu, le début étant mou et l’avancement lent. On ne s’ennuie pas, mais arriver à la vraie histoire, ça se mérite. Et quelle belle récompense quand on voit le charme qui se dégage de cette rencontre improbable, à mi-chemin entre tendresse et maladresse. Un film plein d’imperfections, mais son histoire est particulièrement belle et émouvante.

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