La Grande boucle

La Grande boucle
2013
Laurent Tuel

Sport incontournable en France, le vélo et son Tour de France sont aussi mondialement connus, et mise à part Le Vélo de Ghislain Lambert, cette activité est complètement absente du paysage cinématographique, un tord assurément. Pour démarrer le bal des belles petites productions estivales en juin dernier, le film voulait s’imposer comme le premier coup de pédale de l’été, mais il n’en fut rien. Pourtant pas soumit à une rude concurrence, loin s’en faut, le film s’est méchamment viandé avec 261 860 entrées. Et si au moins il y avait une raison à cet échec…

Vivre sa passion, c’est primordial, mais difficile de faire la part des choses avec sa famille. Fou de vélo, François Nouel (Clovis Cornillac) y consacre toute sa vie, allant même jusqu’à travailler pour Sport 2000, et cette année il aura la chance de pouvoir assister les coureurs de leur écurie, dont son chouchou Toni Agnello (Ary Abittan). Le seul problème, c’est qu’il avait déjà prévu des vacances avec sa femme (Elodie Bouchez) et son fils, et que ce « travail » viendrait compromettre le tout. Ne supportant plus de passer après le vélo, sa femme partira seule au soleil, tandis que lui vient tout juste d’être viré. Désabusé, il va prendre son vélo et entreprendre de réaliser les étapes du Tour de France un jour avant les professionnels, comme un éclaireur. Une folie de plusieurs milliers de kilomètres intenses, qui suscitera l’admiration de plus d’un.

Le film met un peu de temps à démarrer, mais dès le début on se place du côté de François Nouel, français moyen mais passionné et au fort capital sympathie qui ne cessera de croître. Plus d’une centaine de kilomètre par jour pendant quasiment un mois entier sans pauses, c’est un véritable challenge, et voir une personne, dont ça n’est pas le métier, se lancer dans l’aventure, c’est fort. Bien sûr, avec son statut d’éclaireur il n’a nul besoin de forcer pour arriver dans les délais, il va à son rythme, mais ça reste un sacré exploit. Viennent s’y greffer des drames humains très attendus mais pas inintéressants, et surtout une équipe de soutien de qualité entre le vieil entraîneur dépressif et la famille hollandaise, qui après avoir vu leur favoris se faire éliminer, se sont rabattus sur François. Une équipe de bras cassés mais une équipe quand même, qui vient renforcer le côté amateur du défi créant une empathie très belle, et entre les beaux paysages et cet amour communiquant pour le cyclisme, on est vraiment happé par cette production qui fleure bon les vacances et le soleil. Des acteurs pas mauvais, une image soignée et un scénario qui tient la route : le divertissement est au comble. Un film populaire qui retrouve la simplicité et l’efficacité d’antan.

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