Detective Dee : Le mystère de la flamme fantôme

Detective Dee : Le mystère de la flamme fantôme
2011
Tsui Hark

En pleine expansion, le cinéma chinois est en passe de devenir le premier plus gros consommateur au monde, les recettes des plus gros blockbusters battant des records chaque année. Mais plus qu’une ovation aux déluges d’effets spéciaux américains, les productions indépendantes commencent à prendre de l’ampleur, comme notamment ce film là, qui récolta 44 M$ en Chine pour un total de 52 M$. Il fut l’un des rares à avoir une vraie sortie française, avec pas moins de 234 726 entrées, score particulièrement honorable pour ce genre de productions.

Loin de la reconstitution historique, le film prend tout de même place dans un contexte ayant eu réellement lieu : celui du sacre imminent de la première impératrice chinoise en l’an 690. Le personnage principal du détective Dee (Andy Lau) a lui aussi existé, mais l’histoire contée et ses circonstances sont fictives. Ainsi, en pleine construction d’un bouddha géant, un homme prit feu mystérieusement, comme brûlé par un feu intérieur. Le lendemain, un haut dirigeant des armées en rapport avec la construction est lui aussi victime de cette malédiction, créant une situation inquiétante. La future impératrice, ayant reçu la visite de l’esprit cerf, décide de libérer le renégat Dee qui fomenta contre elle, mais telle est la volonté de la divinité cervidé. Épaulé par un soldat albinos et la seconde de la régente, Dee devra élucider ce mystère de la combustion spontanée.

Le film commence très bien : sans nous éblouir, le film montre des environnements travaillés et soignés, surtout mit en valeur par une réalisation de haute volée avec un sens artistique aiguë. On frôle les maîtres du genre. Puis de façon très convaincante, le film introduit le mystère de la flamme fantôme, et on se met à espérer l’arrivée d’un Sherlock Holmes en puissance, mais les premiers doutes vont arriver avec le cerf mystique. S’en suit alors l’introduction de Dee, dans des affrontements aériens ridicules avec une scène de rire caricaturale qui commence à nous faire frémir. Et très vite l’histoire s’enlise, les combats stéréotypés se multiplient, puis arrive la marionnette, le mollusque à tronçonneuse, les traîtrises et les rebondissements grotesques, nous achevant avec une fin tirée par les cheveux, nous infligeant jusqu’à un combat entre deux cerfs divins. Et que dire de la conclusion entre la malédiction et l’histoire de sexisme ? L’engouement autour du film est incompréhensible, et difficile de croire que le préquel a frôlé les 100 M$ natifs… Le cinéma d’arts martiaux n’est vraiment pas dignement représenté ici.

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