Pour une femme
2013
Diane Kurys
On croit tout savoir de sa vie, de son passé, puis il arrive qu’on retrouve une vieille photo soulevant quelques questions quand on voit un oncle brouillé avec la famille et qu’on regarde la date inscrite au dos. Troublée par certaines coïncidences, la réalisatrice du film, incarnée ici par Sylvie Testud, nous retrace ainsi de manière un peu romancée son enfance, et surtout ses parents qu’elle n’a au fond que peu connu.
Nous somme donc en 1980, et Anna (Sylvie Testud) remet un peu d’ordre dans les papiers de sa mère, récemment décédée. C’est alors qu’elle tomba sur une vieille photo de sa mère avec un inconnu, datant de 1947. Elle trouva alors un journal intime, où sa mère (Mélanie Thierry) faisait état de cet éclair qui traversa sa vie : Jean (Nicolas Duvauchelle), le frère de son mari (Benoît Magimel). Supposément mort dans les camps de concentration, il réapparaîtra finalement le temps d’un été, réveillant la femme soumise et résignée qu’elle était.
S’intéresser à la vie de nos ancêtres n’est pas toujours une bonne idée, même si ça devrait être de pire en pire au fur et à mesure des générations, la vie moderne n’ayant plus rien de commun avec les tragédies et les frivolités d’antan. En l’occurrence, le choix est ici relativement intéressant puisqu’il était question de l’émancipation de la femme, de faire renaître l’économie et presque tout réinventer : une vie où tout est permis et où chaque jour les éloigne de ces temps sombres. Mieux encore, le talent des acteurs est certain, et cela compense le manque d’enjeux de l’histoire, mais le film se retrouve tout de même miné par un point non négligeable : l’héritage de la seconde guerre mondiale. Entre les deux frères, c’est la peste ou le choléra : l’un est communiste et l’autre est un haineux tueur de nazis. L’époque veut ça, mais il est dommage que le film n’est pas su s’en affranchir. Une belle couverture à l’image chaleureuse, aux décors travaillés et aux acteurs très bons, mais le fond reste très léger.