Fonzy

Fonzy
2013
Isabelle Doval

Belle surprise que fut celle de Starbuck, jolie production canadienne très drôle et touchante qui a connu un large succès. Monnaie courante à Hollywood mais déjà plus rare en France, l’art du remake n’est pas une tâche facile. Plus rapide pour le sortir que les américains et leur Delivery Man, la version française n’a pas su profiter de sa primeur : le film n’a même pas réussi à égaler sur le territoire français les 464 383 entrées de l’original, traînant derrière à quelques dizaines de milliers de billets près.

Pour l’histoire, on reprend la même à la scène près : voulant offrir à sa famille un voyage à Venise, David Wozniak Diego Costa (José Garcia) va durant deux ans donner quotidiennement sa semence à une agence d’insémination, pensant juste au beau cadeau pour lequel il s’investissait. Des années plus tard, à 42 ans, alors qu’il s’apprête à être père (avec Audrey Fleurot), son passé de Starbuck Fonzy, le donneur inconnu, va refaire surface. Ses multiples dons ont largement contribué, et il est aujourd’hui père de 533 enfants, et 142 d’entre eux se sont rassemblés pour établir un comité et connaître leur géniteur. Protégé par son anonymat, il décide tout de même de partir à la rencontre de ses enfants, éprouvant une immense satisfaction à devenir leur ange gardien.

Quand on va voir un remake, on s’attend bien sûr à retrouver l’histoire dans ses grandes lignes, mais de là à reprendre chaque scène en traduisant à la virgule près chaque dialogue, on sent le gros foutage de gueule. Quand on prend José Garcia et qu’on le met avec des humoristes comme Vérino et Arnaud Tsamère, on s’attend à quelque chose d’un peu plus fou, mais aucun acteur du film ne semble être lui même. On dirait que chacun essaie de jouer au meilleur sosie possible de l’original, donnant lieu à un film sans inspiration, sans âme. Là où Starbuck arrivait à nous faire rire, Fonzy nous fait sourire, là où il y avait de l’émotion, il n’y a qu’un frémissement. Mais pourquoi ne pas avoir essayer de faire la formule à la sauce française, essayer de transformer l’esprit premier ? D’autant que si globalement le transfert ne cause pas de choc culturel, certains points sont incompatibles, notamment le principe même du donneur, la France ne monnayant pas ce genre de dons. Donc si le film est une copie fidèle, le résultat ne suit pas vraiment.

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