Final Fantasy III

Final Fantasy III
2007
Nintendo DS

De même que pour le remake de Final Fantasy IV sur la portable de Nintendo, cette nouvelle version du classique de Square Enix est arrivée 17 ans après l’originale, mais qui n’était sortie sur Nintendo qu’exclusivement au Japon, et il aura fallut attendre le septième opus pour voir la saga atterrir en France. Premier véritable remake de la franchise, le jeu était porteur de beaucoup d’espoir et s’est inscrit comme l’un des plus gros cartons de la firme sur la console. Dommage qu’après les résultats mitigés de la suite l’aventure se soit arrêtée, car contrairement au cinéma, une remise au goût du jour a parfois du bon pour les jeux-vidéos, même si d’aucuns argueront que l’innovation est plus méritante.

Graphismes : 16/20

Techniquement pas au top, le jeu souffre bien évidement des limitations physiques de la console, mais peu de jeux peuvent se targuer d’afficher une 3D aussi propre. FFIV avait par la suite bien sûr amélioré le moteur créé ici, mais à défaut d’une direction artistique plus inspirée, ce jeu propose un contenu plus en adéquation avec les capacités de la DS. Préférant l’harmonie et la finesse plutôt que la démesure, le jeu se contente de décors sobres, colorés, chaleureux, et les personnages affichent un style peu détaillé en alias-shading mais qui a le mérite d’éviter les amas de pixels. Point d’attaques dévastatrices ni d’ennemis impressionnants, pas de surcharge à l’écran et pour économiser les moyens, un seul des deux écrans fonctionne durant les combats et les explorations intérieur. Le résultat est donc très loin d’impressionner mais on gagne en netteté, le jeu est très fluide et compte tout de même parmi les plus probant en terme de 3D.

Jouabilité : 15/20

Comme c’était le cas dans les trois premiers Final Fantasy, le jeu repose sur un système de Jobs, reprenant les classes « classiques » du RPG : moine, mage noir / blanc, guerrier, invocateur, et bien d’autres variantes faisant office d’évolution, les quatre différents niveaux de lots se débloquant au fur et à mesure de l’avancement. Une bonne et une mauvaise idée : si cela permet une diversité de système de jeu agréable et une liberté totale de stratégie, les personnages perdent leur personnalité, certains jobs se révèlent inutiles, et d’autres sont tout simplement immondes. De plus, le problème des mages noirs, invocateurs et tout ce qui relève de la magie subit le problème classique de tous les RPG au monde : si les premières attaques sont d’un avantage certains, leurs puissances n’évoluent que peu et ce genre de classes devient très vite un boulet joyeusement éjecté. D’autres problèmes de réglages viennent aussi un peu gâcher l’expérience de jeu : les dégâts. Les marchands étant à la fois une denrée rare et leur produits étant quasi systématiquement inadaptés à nos classes, les dégâts encaissés sont souvent au delà des trois quarts des PV en cas d’attaque magique, et cela pour une bonne raison : la courbe de gain de PV par niveaux est presque exponentielle, obligeant à faire d’intenses phases de level up pour espérer résister aux attaques, amenant à un autre problème, celui des PV des adversaires. Trop peu nombreux face à des monstres de guerriers arrivant rapidement aux 9999 de dégâts, les plus gros boss ne résisteront pas à tellement plus que deux tours, sauf le boss final, relativement corsé. Un équilibrage douteux donc, mais globalement cela reste très efficace et agréable, d’autant que les combats sont très dynamiques (enfin pour du tour par tour).

Durée de vie : 16/20

Deux mondes et leurs fond marin à explorer, des donjons cachés et des jobs à pratiquer : le jeu étant très complet, le temps de jeu peu être très variable. Pour un expert tactique ne perdant pas de temps en hésitant sur les jobs et ne cherchant pas spécialement à accomplir les certes rares quêtes annexes, on pourra compter sur une quinzaine d’heures de jeu. Mais pour peu qu’on se prête au jeu des jobs et qu’on perde un peu de temps à chercher des secrets dans chaque recoin, ce score peut être doublé. Un bon compromis pour les acharnés du 100% et les amateur souhaitant juste tracer l’histoire, même si l’intérêt du jeu n’est heureusement pas là.

Bande son : 17/20

Nobuo Uematsu : tout est dit. Véritable légende du milieu, le grand maître avait déjà œuvré sur le jeu original, et son travail est une fois de plus remarquable. Plus ou moins grandiose d’un Final Fantasy à l’autre, prodigieux sur Chrono Trigger, il signe une très bonne bande son, globalement très sympathique mais qui possède surtout deux morceaux particulièrement savoureux : celui du palais de cristal et aussi celui du Forbidden Land, écoutable ici.

Scénario : 4/20

Quatre orphelins ont été sauvé il y a une vingtaine d’années de l’engloutissement de leur monde par les ténèbres : Luneth, Arc, Refia et Ingus. Condamné à mort par son propre maître, le magicien Xande est bien décidé à détruire le reste du monde avec lui, mais les cristaux de lumière se sont réveillés et ont choisit les quatre orphelins pour porter la lumière jusqu’au monde oublié et sauver l’univers du néant. Un big-crunch imminent, à moins que nos quatre héros n’arrivent à stopper le nuage des ténèbres. Une avalanche de clichés, des personnages insipides et des explications hasardeuses : assurément une mauvaise idée ou du moins passablement bâclée.

Note Globale : 14/20

Sorti à l’époque eh plein balbutiements des RPG, le jeu n’avait pas d’histoire bien étoffée faute de possibilité de mise en scène, et ce remake échoue lamentablement à la faire exister. Même pas au statut d’ébauche, elle ressemble plus à une auto-parodie. Heureusement, le jeu ne mise pas que sur cet unique point. Possédant tout de même une bonne ambiance, le jeu repose aussi sur des graphismes agréables, et sa jouabilité offre une multitude d’expériences de jeu louable. Une vingtaine de classes et tout autant de stratégies : il n’aurait manqué qu’un petit centre d’entrainement ou un autre mode de jeu pour obtenir un intérêt quasi illimité. Loin d’être parfait, les système de jeu offrent néanmoins une expérience motivante qui permet de nous tenir en haleine tout le long de l’histoire, à défaut d’être passionné par cette dernière. Le remake rempli donc parfaitement son rôle : nulle austérité à l’horizon et une expérience originale. De toute façons il s’agissait d’un des plus mauvais jeu de la saga, mais le résultat n’en est que plus louable.

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