Mille Mots

Mille Mots
2012
Brian Robbins

Comme la plupart des acteurs, Eddie Murphy a connu quelques bides dans sa carrière, incluant l’un des plus retentissant de l’histoire avec Pluto Nash (7 M$ dans le monde pour un budget de 100 M$ avec à la clef des records de moyennes par copie, dans le mauvais sens du terme). Mais ces dernières années les choses ont systématiquement mal tourné pour le pauvre comédien dont les trois derniers premiers rôles ont largement été déficitaires. Généralement mérités, ses insuccès vont se trouver pour une fois contredit.

L’ex icone de la comédie américaine incarne ici Jack McCall, un riche éditeur littéraire accompli. Roi de la tchatche, il peut vendre n’importe quoi à n’importe qui et décrocher les meilleurs contrats au meilleur prix. Sa nouvelle cible ? Le grand philosophe bouddhiste Sinja dont le mouvement est d’une ampleur phénoménale. Toutes les agences rêvent d’obtenir les droits de son premier livre, mais il n’y a qu’un Jack, mystifiant le prophète. Du moins croyait-il. Pour le punir de sa cupidité et de son mépris des autres, un arbre va émergé du sol et lui jeter une terrible malédiction : pour chaque mot prononcé une feuille tombera de l’arbre. Et si toutes les feuilles tombent, il mourra. Le temps de comprendre la situation, Jack va réaliser qu’il ne lui reste plus qu’un millier de mot avant de mourir…

Comme une sorte de métaphore du cancer, l’imminence de la mort donne à réfléchir avec cet inquiétant arbre. Le film se compose alors de deux parties : la peur et la rédemption. Dans pareille situation, on ne peut que se sentir en pleine injustice, chercher des coupables, s’apitoyer sur son sort, assister impuissant à sa propre destruction. Une première et large phase placée sous le signe de la comédie, drôle par moments et jamais en dessous de la ceinture, un exploit rare par les temps qui courent. Il y aura bien sûr quelques scènes d’humiliation publique et guignolesques, mais rien de franchement handicapant. Puis vient enfin la dernière ligne droite : la résiliation, l’apaisement. Bref, l’heure de régler ses comptes pour partir l’esprit tranquille. Si on pouvait occasionnellement douter de la qualité de l’idée originale, nos appréhensions sont balayées avec brio dans un final touchant, à tel point qu’il nous en viendrait presque les larmes aux yeux. Bien sûr, les acteurs ne sont pas tellement brillants et il serait aisé avec un scénario aussi bon de faire quelque chose de plus abouti, mais le plaisir est là, entre humour et émotion.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *