Suzanne
2013
Katell Quillévéré
Si en cette année 2014 les succès français s’enchaînent avec une pléthore de comédies dépassant allègrement le million d’entrées dont une dernière qui remercie son bon dieu pour peut-être atteindre la barre symbolique des dix millions, le nouveau tarif pour les enfants n’y étant surement pas étranger, l’année dernière était jugée très préoccupante. Et voilà le genre de film qui fait trembler le cinéma français : la mise en abyme de la vie. Car oui, pour beaucoup la vie est une interminable suite de déceptions et de tristesses. Seulement personne n’a envie de voir ça, ici plus que jamais.
Petite dernière d’un pauvre veuf camionneur (François Damiens), la vie de Suzanne (Sara Forestier) a commencé à partir en vrille à partir de ses 15 ans, alors qu’elle tomba enceinte et décida de garder l’enfant. Mais devenir mère si jeune implique de faire une croix sur ses études et tout avenir professionnel. Une vie d’errance mais dont elle s’accommodait plutôt bien, jusqu’au jour où elle rencontra Julien dont elle tomba amoureuse, mais qui va s’avérer être une mauvaise fréquentation. Avant de comprendre ce qui se passe, elle se retrouvera privé de la garde de son fils et emprisonnée pour braquage. Et ça n’était que le début de la fin…
Moi je suis haineux, je vomit sur les gens heureux et j’aimerai éradiquer le bonheur sur cette Terre. Si ils sont content moi je vais leur montrer que les gens miséreux ça existe, que ce qui vous tient le plus à cœur peut disparaître du jour au lendemain, moi je vais te la casser ta joie de vivre ! Donc bouffe toi Suzanne et viens plus jamais me parler de choses positives ! Mais pourquoi ? Prends tes anti-dépresseurs et fait nous une belle comédie romantique, c’est ça qu’on veut. Et puis même, autant de malheur pour la même personne, c’est trop, ça n’est même pas réaliste. Pire encore, les sauts temporels dans l’histoire sont maladroits et souvent confus. Donc scénario zéro. Les personnages sont bien interprétés mais particulièrement antipathiques, donc on s’en fout. La réalisation est classique, donc plate. Bref, l’intérêt frôle le néant. Ne tirons pas sur l’ambulance en nous moquant des nominations du film aux Césars, contentons nous d’oublier ce produit du désespoir.