X-Men : Days of Future Past


X-Men : Days of Future Past
2014
Bryan Singer

Voilà incontestablement le film le plus attendu de la saga : cela faisait depuis 2005 que les aventures des premiers X-Men fut arrêtée, la faute à un troisième volet extrêmement cher et dont ni la rentabilité ni les retours furent satisfaisant. Pire encore, avec deux spin-off mitigés sur le pourtant génial Wolverine superbement interprété par un immense acteur, la saga aurait pu sembler au point mort, mais un préquel intitulé First Class bouscula les choses : enfin un très grand X-Men, de loin le meilleur de tous avec des acteurs exceptionnels, des effets spéciaux incroyables et un scénario pas mauvais. Et jour de gloire est arrivé. Bryan Singer, responsable des sympathiques premiers films, arrive avec un film improbable à l’idée alléchante : une suite alternative à First Class basée sur un voyage temporel depuis un futur cataclysmique, l’occasion de retrouver une bonne partie du casting original.

Annoncées depuis la fin de Wolverine Origins, les sentinelles sont là. On pensait la guerre entre mutants et humains finie, mais elle ne faisait que commencer. Depuis quelques années, l’héritage de Bolivar Trask (Peter Dinklage) a été lâché sur le monde : les sentinelles. Machines de mort programmées pour tuer tout mutant sur cette Terre, elles sont pour ainsi dire invincibles, étant capables de s’adapter aux pouvoirs de son ennemi. La fin de leur espèce est inévitable, mais un dernier espoir persiste : Kitty Pride (Ellen Page) a acquis le pouvoir d’envoyer la conscience d’une personne dans le passé. Si quelqu’un pouvait retourner en 1970 empêcher Raven / Mystique (Jennifer Lawrence) de tuer Trask et donner un motif de mettre à exécution son plan, il n’y aurait jamais eu de sentinelles. Parfait candidat au voyage, Logan (Hugh Jackman) va avoir la lourde tâche de sauver le monde alors même que ceux dont dépend la réussite de sa mission sont à une sombre période de leurs vies.

Petite pirouette scénaristique : Kitty n’est pas devenue une voyageuse du temps pour elle-même mais envoi les autres à sa place en envoyant leurs esprits dans leurs corps passés. Après tout pourquoi pas, l’idée marche plutôt pas mal. Dans un contexte de mort imminente avec la menace des sentinelles, cette idée de départ est franchement efficace, mais la suite ne sera pas très originale ni surprenante. Mais c’est au moins globalement cohérent et fidèle à l’histoire du comics (vive le clin d’œil de vif-argent (Evan Peters) sur l’ami de sa mère qui a le même pouvoir qu’une certaine personne), même si on pourra toujours émettre quelques réserves sur l’intérêt réel (autre que graphique) du déplacement de stade, la logique suicidaire du combat final dans le futur, ou encore sur les métamorphoses de Mystique qui changent aussi ses vêtements. Une histoire loin d’être parfaite, mais dans l’ensemble plutôt solide. Et puis pouvoir revoir le professeur Xavier (Patrick Stewart / James McAvoy), Magneto (Ian McKellen / Michael Fassbender), le Fauve (Nicholas Hoult), avec des cameo de Malicia (Anna Paquin), Iceberg (Shawn Ashmore), Tornade (Halle Berry), Jean Grey (Famke Janssen), Cyclope (James Marsden), ou même Omar Sy le nouveau Bishop, c’est classe. Côté effet spéciaux, le spectacle est à peu près assuré avec la dantesque prise de maison blanche avec en parallèle le combat dans le futur, même si on aurait pu espérer plus fort. La plus grosse partie du film consiste en une traque de Trask avec une remise à niveau pour Charles Xavier, donc rien d’épique. Et puis l’affrontement contre les sentinelles est largement trop déséquilibré tant la menace ne donne que l’extermination en perspective. De plus, même si leur look est parfait, il reste bien trop proche du gardien de Thor pour que la ressemblance paraisse anodine. Mais pas de souci, le film est très bon, dans la droite lignée de X-Men : Le Commencement, et la suite promet beaucoup. Apocalypse, prévu pour mai 2016, se base tout simplement sur le meilleur arc du comics, et avec des résultats au box-office sans doutes excellents permettant de maintenir un budget colossal, l’avenir de la saga semble radieux.

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