L’Assassin connaît la musique

L’Assassin connaît la musique
1963
Pierre Chenal

Bien sûr, le film n’est pas considéré comme un classique, et même en son temps il n’a pas été un grand succès : 688 469 entrées. Mais derrière son style non sans rappeler celui de ceux d’Hitchcock, le film – même s’il n’est pas sans faire écho à certaines pièces de Molière – peut être considéré comme une référence en matière de problèmes en cascades avec un héros à la chance en pleine désertion.

Le calme, la tranquillité : des choses bien rares, même dans le temps. Jusqu’alors Lionel Fribourg (Paul Meurisse) se contentait de son appartement à Paris pour pratiquer son art, étant compositeur musical, mais depuis qu’un garage a ouvert en bas de chez lui, son quotidien est devenu un calvaire. Puis un jour il fit la rencontre de Agnès (Maria Schell), une rencontre qui va changer sa vie. D’abord charmé par cette belle jeune femme, il va trouver une encore meilleure raison de l’aimer quand il lui rendit visite, chez elle, dans son pavillon de campagne à Marly-Le-Roi. Somptueuse demeure, elle bénéficie d’une sérénité remarquable, bercée par le doux chants des oiseaux. Un mariage en perspective et s’en serait fini du vacarme parisien, mais une menace plane sur lui : l’emménagement du père de sa promise, sournois bricoleur. Une petite visite, un petit meurtre par accident et c’est un problème qui s’envole. Mais quelque chose vient inlassablement s’interposer entre lui et son paradis de tranquillité.

Comme tous les vieux films, celui-ci possède immanquablement certaines tares. Ainsi, l’homme est un gentleman au langage fort châtié (bien que le jeu d’acteur soit plutôt correct), tandis que les femmes sont de pauvres choses faibles et aguicheuses. De même, certains aspect de mise en scène sont risibles, et la cohérence n’est visiblement pas la priorité. Malgré ça le film a de sérieux atouts dans sa manche : l’humour et son histoire. Le principe est simple : alors qu’il est un incapable fini, le héros arrive à échafauder des plans plus foireux les uns que les autres tout en se rapprochant petit à petit de son objectif contre vents et marées. Les complications se succèdent dans une folie qui va crescendo et c’est très drôle, d’autant plus de par le décalage des réactions des personnages. L’histoire n’est pas spécialement originale mais elle le mérite de divertir, elle ne cède pas trop aux facilités et s’offre même une très bonne fin.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *