God Bless America

God Bless America
2012
Bobcat Goldthwait

Ah, les Etats-Unis : la plus belle et grande nation du monde ! C’est du moins ce qu’ils s’accordent à dire, et comme dit l’adage, heureux les simples d’esprit. Le futur dépeint par Idiocracy est déjà une réalité pour bon nombre de leurs concitoyens qui s’abrutissent devant des émissions de télé réalité où les candidats sont encore plus cons que les présentateurs, déjà bien atteints. Et quand une civilisation atteint son apogée de décadence, les dieux viennent purifier la terre par le feu.

Il n’avait rien demandé à personne, il se contentait de vivre sa vie de merde dans son coin, mais un beau jour tout va partir en vrille. Père privé de ses enfants depuis le divorce mais qui de toute façon le détestent, Frank subit un quotidien des plus déplaisants entre les insupportables émissions, qui mettent en avant la décrépitude humaine, et ses abrutis de collègues qui en parlent sans cesse, sans oublier ses voisins si bruyants et sans gènes. Jusqu’alors il restait sans broncher, mais en l’espace d’une journée son monde minable qui lui restait s’est écroulé : l’amitié naissante qu’il nourrissait avec une collègue a été rapporté par celle-là même comme du harcèlement sexuel, aboutissant à son renvoie pur et dur, et il apprit dans la même journée la présence d’une tumeur inopérable dans son cerveau. Ne lui restait alors plus que deux choix : se suicider ou mettre de l’ordre. Avis aux abrutis de la télévision : le sang coulera à flot !

Quand on a plus rien à perdre, autant se faire plaisir, même si cela signifie assassiner tous les gens méprisables de la télévision. Mais en réalité, le pauvre homme allait s’arrêter simplement après sa première victime, une petite conne pourrie gâtée qui méprise son entourage. Survient alors une jeune fille complètement folle qui jubile à l’idée d’accompagner cet homme brisé qui a dans l’idée de faire payer sa vie de merde à ceux qui en sont plus ou moins responsables. On assiste alors à un duo improbable en quête de justice purificatrice. Un début juste énorme qui nous monte toutes les dérives malsaines d’un système stupide avec une façon de procéder réjouissante. Malheureusement, le film met du temps à prendre son envol, esquissant le problème et n’osant en fait pas vraiment. Il faudra attendre la toute fin pour avoir enfin la boucherie dont on rêvait, mais globalement le film reste un peu trop petit joueur, peut-être pour des raisons de réalisme, mais il s’agit là du seul regret du film, passionnant en dehors de ça. Une pensée macabre qu’on a tous eu, et la voir concrètement est un grand bonheur.

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