Transformers : l’âge de l’extinction
2014
Michael Bay
Voilà, après trois films en progression constante amenant la saga à des sommets dantesques, l’aventure a prit fin. Grand ennemi des autobots et de l’humanité, les décepticons n’existent plus : ceux qui restaient sur Terre ont été vaincu et leur planète a été détruite, condamnant au passage la race des Transformers. Qu’importe, les autobots finiront leurs jours sur Terre et ainsi va le monde. Pourtant, contre toutes attentes, Michael Bay a annoncé un quatrième film. Il est vrai que les 1,1 milliards de la Face cachée de la Lune avaient de quoi faire réfléchir, mais au quel cas le scénario se devait d’être irréprochable, chose qui s’amorçait bien mal avec l’annonce d’un changement total de casting.
Bras d’honneur à tous les fans des premiers films : il s’agit ici tout simplement, appelons les choses comme elles sont, d’un reboot de la saga. En effet, à un Bumbelbee inutile et un Optimus Prime méconnaissable près, la seule référence aux précédents films vient de l’affrontement ultime de Chicago du dernier épisode. Passons. Ici, on suivra Cade Yager (Mark Wahlberg) – pâle copie de Tony Stark (Iron Man) dans le genre mec cool qui bidouille des IA amusantes -, petit bricoleur aux finances taries qui va trouver et réparer le corps de Optimus Prime. Mais ce qu’il ignorait, c’est que le gouvernement a entreprit une chasse à l’encontre des autobots, eux aussi considérés désormais comme des renégats. Les éléments vont alors se déchaîner contre lui et sa fille, embarquée dans la tourmente avec son petit ami, et les enjeux sont grands pour le gouvernement puisqu’une nouvelle espèce robotique alien a promit – moyennant la destruction des autobots – un coup de pouce considérable pour les recherches du docteur Joyce (Stanley Tucci) qui travaille à l’élaboration de ses propres transformers.
Comme toujours avec Michael Bay, on commence le film par une séquence énorme qui ressort le principe du détournement historique, apportant une nouvelle vision à l’extinction des dinosaures. Mais étrangement, comme coupée dans son élan, la scène s’arrête brusquement alors qu’on espérait la suite en mode film catastrophe, mais non. On suit à la place un handicapé patronyme, sa fille insipide et son copain qui ne l’est pas moins. Une bande d’humains projetée très artificiellement dans cette intrigue, et même si Mark Wahlberg a un charisme indéniable, ce pendant de l’intrigue est inintéressant, bien que la piste de l’arme alien qui donne de très bons résultats avec des hommes pouvait se tenter. L’axe extraterrestre de l’histoire avait déjà plus de potentiel avec la découverte de robots de classe supérieure – surtout niveau design -, notamment avec la découverte de l’existence de « créateurs », ceux qui ont créé les transformers. Une force de réserve énorme, mais il est acquis que si dévoilement il y aura dans le futur de la saga, la comparaison sera terrible avec Prometheus, maître du genre. Mais les accidents à côté sont trop légion pour vraiment espérer quoi que ce soit du niveau des précédents films. Le scénario est pour commencer anémique, plus que tout les autres réunis, et le design est parfois honteux, pour ne pas dire historiquement mauvais. Carton rouge au tranformers obèse qui a de la barbe et une cigarette, au samouraï et sa face jaune, de même que pour l’histoire des dinobots, pour le coup franchement sortis de nulle part. La scène de combat finale est interminable et n’a rien de comparable avec la fureur passée de Chicago, et pour la première fois cet épisode n’a pas su gérer son temps : 2h46 est assurément bien trop. Et même si on en prend plein les yeux comme jamais, difficile de montrer une indulgence totale quand les explosions sont à ce point exagérées tant dans la disproportion que l’utilité, nuisant même à la visibilité. Incontestablement le moins bon volet de la franchise – qui ne prendra d’ailleurs même pas la peine de faire le lien avec les précédents -, on retrouve une gratuité dans l’action qui fini par lasser malgré le côté spectaculaire ahurissant.