Avis de mistral

Avis de mistral
2014
Rose Bosch

Alors que l’été bat son plein et que l’humeur est au beau fixe, l’envie d’évasion cinématographique est sans doute moins forte, mais son effet n’en est que multiplié. Sorti en avril dernier dans un certain anonymat, le film fait parti de ses trop rares productions à l’ancienne, le style provençal qui n’est que de la détente, un été ensoleillé dans la veine de La Gloire de mon Père.

On posera donc nos sacs dans la campagne environnante de Marseille pour les quelques semaines des grandes vacances scolaires chez Paul (Jean Reno), qui reçoit pour la toute première fois ses trois petits-enfants, qu’il n’avait que peu vu, étant brouillé avec sa fille depuis une vingtaine d’années. Pas très au fait du style « moderne » des jeunes de nos jours, la cohabitation ne se fera pas sans heurt, mais la magie du midi possède bien des vertus fédératrices, et ce séjour pourrait bien être bénéfique pour tous.

Difficile de résister au charme de la garrigue, de ses oliviers et de l’architecture chaleureuse des maisons campagnardes. Les cigales chantent, le soleil brille, le pastis coule à flot et les filles sont affriolantes (mention spéciale à Aure Atika, très désirable). Un cadre enchanteur qui balaye peu à peu les à priori sur le film, car il faut bien reconnaître que le premier contact est rude. Des trois enfants, aucun n’attise la sympathie de prime à bord : l’handicapé qui joue la carte de l’attendrissement est un procédé racoleur d’apparence abjecte, la fille est certes mignonne, mais est surtout une peste finie qui se contrefout des règles élémentaires de savoir-vivre, et son grand frère insipide ne fait pas preuve d’une meilleure éducation. Pire encore, les acteurs les incarnant sont très mauvais. Heureusement, on peut s’appuyer sur la figure paternelle de l’immense Jean Reno, mais on l’a connu plus en forme. Le scénario est quant à lui inexistant, n’étant qu’une découverte du midi. Heureusement, la réalisation met parfaitement en valeur les décors, et l’ambiance est festive, chaleureuse et la vie s’écoule avec douceur. Un repos salvateur, même si le film est dans le fond assez mauvais, et on préférera le voir comme une belle balade agrémenté d’une BO d’exception.

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