Babysitting

Babysitting
2014
Philippe Lacheau, Nicolas Benamou

Dans cette année historiquement bonne en terme d’entrées en France, la meilleure depuis que le cinéma existe, sans doute grâce au nouveau tarif pour les jeunes dont la part de marché a explosé, une comédie a réussi le tour de force de réunir 2,3 millions d’entrées malgré la confrontation frontale avec Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? sorti la même semaine. Pas mal pour ce Projet X à la française, il est vrai fort divertissant.

Dans la vie, tout peut partir très vite en sucette quand on a les amis pour. Pour le jour de son anniversaire, Franck (Philippe Lacheau) s’est vu proposer de troquer sa fête d’anniversaire contre du babysitting, mais l’objectif étant de plaire à son patron pour gagner le droit de lui montrer les croquis de sa BD, c’était là un mal pour un bien. Une soirée calme en perspective, et pourtant, le lendemain M. Shaudel et sa femme (Gérard Jugnot & Clotilde Courau) furent réveillés par la police : leur maison a été ravagée pendant la nuit et leur fils est porté disparu. Sur place, ils vont trouver un caméscope qui a enregistré ce qui semble avoir été une fête clandestine qui a lourdement dégénérée.

Désormais référence absolue en matière de fête historique, Projet X a marqué les esprits à jamais et vouloir le dépasser serait une folie. Au contraire, le film a l’intelligence de proposer autre chose que la fête, qui est certes l’éléments déclencheur et qui restera en suspend tout du long, mais l’action ne s’y situera que partiellement. Ainsi, on aura le droit à d’improbables scènes comiques de poursuite en voiture, dans une fête foraine, ou plus mythique, une course de kart qui dénote un certain degré de recherche pour justifier l’air de rien des gags clefs du film. Utilisant à son compte le found-footing, le film arrive à justifier ce procédé qu’on croyait mourant à l’aide d’un choix de mise en scène audacieux, et cela pour le mettre au profit d’un humour décomplexé, fun et dans l’air du temps. On y croisera subrepticement Grégoire Ludig et David Marsais du Palmashow, mais plus encore, le méconnaissable et complètement barré Vincent Desagnat, hilarant sur la fin, et aussi la sublime Alice David, star montante du cinéma français qui prouve que son jeu est à la hauteur de son sourire. Du lourd, du très très lourd. Dynamique, frais et hautement divertissant. Un degré d’originalité proche du néant mais dont l’efficacité est telle qu’on se marre sans autre pensée, et c’est exactement ce qu’on voulait.

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