La Taverne de l’Irlandais

La Taverne de l’Irlandais
1963
John Ford

Semble t-il en repérages, l’équipe du film a dû poser ses valises aux Philippines un peu au hasard, happée par la beauté des lieux. Seulement voilà, au jour du tournage il n’y avait qu’un seul acteur et pas le moindre scripte à l’horizon, et ils se sont débrouillé comme ils ont pu. C’est la seule explication qui rationaliserai cet étron scénaristique et artistique.

Nous voilà donc plongé au cœur d’une de ces petites îles qui compose l’archipel des Philippines, alors que les lieux s’apprêtent à recevoir une invitée de marque : Ameilia, la fille du riche docteur dont la dote s’élève à 18 millions de dollars, attisant la convoitise d’un duc, qui n’en a que le nom. Jeune femme aussi arrogante que dédaigneuse, elle va bien sûr regarder d’un mauvais œil Donovan (John Wayne), un rustre d’Irlandais aux manières peu châtiées, mais derrière la brute se cache un pauvre père veuf au cœur tendre.

Rarement il m’aura été donné de voir une histoire à ce point affligeante. Le cliché de la femme avec un ballet dans le cul qui aimerai en fait se dévergonder, le gros dur décérébré qui cache un grand « romantique », le type au bars qui veut juste boire ou se battre, le vieux vicelard calculateur, les locaux avec un accent parodique : rien dans le film n’arrive à sortir des sentiers battus et on s’ennui ferme. Tous les acteurs sans exception sont mauvais, même si le fameux Donovan s’en sort légèrement mieux, et l’histoire est à tous points de vu anémique de par son postulat de base fainéant (une fille vient rendre visite à son père et découvre les habitants de l’île) et son développement qui se résume en une avalanche de clichés. On pouvait espérer un légers mieux avec l’évolution de la romance (bien qu’elle arrive brusquement comme un cheveux sur la soupe), mais finalement le film nous achève avec un troisième acte invraisemblable, inutile et interminable. À noter aussi le travail lamentable autour du son, qui tourne à la cacophonie assourdissante lors des scènes de foule, une masse bruyante et désagréable, comme le film dans son ensemble d’ailleurs. Un résultat amateur tout simplement indigne d’une diffusion.

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