The Art of the Steal

The Art of the Steal
2014
Jonathan Sobol

Belle équipe de bras cassés au menu de ce film de braquage, inédit en salles (sauf aux US et en Angleterre, mais uniquement projeté dans une poignée de salles où il fut déprogrammé quasi d’emblée), qui se veut comme une espèce d’Ocean Eleven presque parodique tant le plan n’est d’apparence pas terrible, et avec à la tête des bons gros débiles. Petit budget, casting de has-been, histoire classique : le film ne paye pas de mine et pourtant, son scénario est un modèle du genre et en bluffera plus d’un.

Dans la famille Calhoune, la spécialité c’est le vol et la revente d’œuvre d’art, subtilisant l’original en le remplaçant par une copie. Seulement leur dernier coup en date a mal tourné, Nicky (Matt Dillon) s’est fait choppé, et il a balancé son frère Crunch (Kurt Russell) pour éviter la prison. Après cinq ans et demi passés dans une prison crasseuse de Varsovie, Crunch n’a plus qu’une idée en tête : arrêter ces conneries et reprendre une vie normale. Mais quand son frère, voulant se faire pardonner, lui a proposé un coup à plus d’un million de dollar, il a accepté de replonger, l’occasion de former sa nouvelle recrue (Jay Baruchel).

Le film présente vraiment très mal : le premier coup sent le réchauffé, avec une connerie qu’on sent venir à des kilomètres, et la présentation des personnages est très mauvaise, trop kitsch et saccadée. La tentative de raccrochage est ensuite maladroite, et le second gros coup sonne comme un pétard mouillé, à la fois hasardeux et à la somme qui ne fait pas tellement rêver. Quelques passages drôles viennent pimenter un peu la préparation laborieuse, mais ça fait tout de même beaucoup trop juste pour convaincre. Rien ne tient la route et ils passent d’un cheveu de la plantade en permanence. Mais plus on avance et plus les choses deviennent intéressante, avec quelques idées presque brillantes pour le larcin avec une magnifique anecdote sur le vol de la Joconde au siècle dernier qui mérite d’être écoutée avec attention. Une véritable leçon de vie. Puis l’air de rien, le film nous dévoile une seconde, puis une troisième vision de l’histoire qui prend alors un sens tout nouveau, surprenant et inespéré, un pur twist-ending comme on les aime tant. Un scénario finalement très fin et inspiré, et le film vaut le détour ne serait-ce que pour sa fin amenée de façon très sympa.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *