Mélodie pour un meurtre

Mélodie pour un meurtre
1990
Harold Becker

Il est parfois difficile de se relever après une lourde chute. Après avoir enchaîné des rôles majeurs dans des œuvres cultes, Al Pacino a connu son premier flop en 1985, qui tient plus du boycotte des distributeurs qu’autre chose, ayant eu des moyennes par copie excellentes. Mais voilà, l’acteur s’est senti rejeté et s’est retiré des écrans pendant quatre ans. Un retour salué avec à la clef une nomination aux Golden Globes et des recettes énormes (110 M$).

Aux Etats-Unis, la retraite d’un policier est accordée après 20 ans de métier, mais certains prolongent l’expérience, comme Frank Keller (Al Pacino), qui n’a pas vraiment d’autre raison de vivre, étant seul et sans vraiment d’amis. Sa dernière affaire en date est une série de meurtre un peu particulière : des hommes tous retrouvés mort, allongé nu sur leur lit. Leur point commun ? Une annonce poétique dans le journal pour attirer les femmes. Avec l’aide de Sherman (John Goodman) d’un service voisin, il va mettre en place des rencontres arrangées par le même biais de petites annonces. Seulement voilà, l’une de ses rencontres va se passer bien mieux que prévu, perturbant son jugement.

C’est ce qu’on appel un retour en mousse. Vraiment pas de quoi crier au génie, que ce soit pour l’acteur ou le film. Une prestation classique pour l’acteur qui joue inlassablement les vieux fatigués de la vie, blasé et souvent alcoolique. Pour ce qui est du film, c’est banal à souhait : du polar très classique, sur la forme comme sur le fond. Comme d’habitude, à la police on se la coule douce, on fait semblant de travailler, et on picole plus que de raison. le coup des speed-dating avant l’heure n’a rien de mémorable, et le fait de craquer pour l’une d’elles était prévisible. Quelques légers suspenses sur les tenants et les aboutissants, mais rien ne nous surprendra vraiment. C’est relativement bien fait malgré tout, de par des acteurs solides et une histoire qui tient la route, originale ou non. Une mise en abîme de la solitude, un tiraillement intérieur, un cynisme fataliste : de vieux rouages, mais qui passent à peu près. À ranger au fond d’un placard, et pas tellement besoin de faire la poussière.

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