Un été italien

Un été italien
2009
Michael Winterbottom

Certaines mauvaises langues me traitent de dépressif chronique, se complaisant non sans un certain sadisme à contempler le malheur des autres dans des films étranges et pas très conventionnels. Alors déjà merde, je regarde ce que je veux, et je me tape déjà suffisamment de comédies insipides et dénuées d’enjeux comme ça. Mais bon, dans un effort de « phase de repos », voilà ce qui se devait être une belle romance, conseillée par de nombreux sites spécialisés. Comme quoi, ils ne savent pas de quoi ils parlent.

Un jeu à la con en voiture et voilà, une mère décédée et une petite fille qui va devoir grandir avec ça sur sa conscience. Conscient de l’épreuve que le deuil va être pour ses deux filles, Joe (Colin Firth) va prendre la décision d’accepter le poste d’enseignant en Italie que lui propose une vieille amie (Catherine Keener), pensant que le dépaysement et le cadre idyllique des lieux leur apporteraient le réconfort nécessaire (venant des USA). Mais entre les désirs d’émancipation de la plus grande, et les remords de la plus jeune, sans compter sa propre souffrance, l’été sera compliqué.

Elle est où la romance ? Non mais soyons sérieux deux secondes : entre la mère morte, la fille qui cherche juste à s’éclater et le père à se changer les idées avec une jeune étudiante, on est exactement au degré zéro du romantisme. Même les décors ne le sont pas, variant de décontractés et reposants à angoissants. Mais alors qu’est le film ? Un étrange mixe entre des vacances de rêve et un cauchemar éveillé. Tous aspirent au bonheur et à la sérénité, mais avancer est plus difficile que prévu et le film joue énormément sur la dure réalité de la vie, nous faisant craindre le pire en chaque instant. Un climat sombre pèse sur le film, alors même qu’il essaye de s’en libérer par bien des côtés. Une ambiguïté schizophrène qui marche relativement bien, ajoutant du suspense et du piquant à une histoire autrement assez banale. Les acteurs sont bons, permettant de rentrer dedans facilement, mais avoir mit l’accent sur les filles n’est pas une grande idée. L’aînée fait bien trop n’importe quoi, et sa cadette n’évolue pas d’un iota, plutôt gênant. Un principe en rien innovant, mais pas mal fait et généralement intéressant.

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