Horns

Horns
2014
Alexandre Aja

Subitement devenu bon acteur à partir du pénultième Harry Potter, Daniel Radcliffe a confirmé par la suite l’incroyable ascension de son talent avec l’horrifique Dame en noir, une bien belle surprise qui réinventait les codes du genre. Le voici de retour dans un film pour le moins étrange, à nouveau proche du film d’épouvante, et qui promettait beaucoup par son approche pour le moins unique.

Alors que Ig (Daniel Radcliffe) vivait un bonheur absolu avec sa douce et tendre Merrin (Juno Temple), sa vie va basculer quand cette dernière va être retrouvée assassinée. Non seulement il a perdu l’amour de sa vie, mais en plus, par un malencontreux concours de circonstances, il va être désigné par tous comme le meurtrier responsable de l’incident. Un cauchemar qui le fera sombrer dans les plus profonds ténèbres, au point qu’il va se réveiller un matin avec deux cornes lui poussant sur la tête, tel un démon.

La loi des séries dans toute sa splendeur. Non seulement il a tout perdu et tout le monde le croit coupable, mais en plus sa métamorphose vient comme pour prouver aux autres qu’ils ont raison. Un postulat de départ sombre et terrible, que le film va brillamment relativiser avec le ravageur pouvoir comique des cornes. En effet, elles ne servent pas qu’à décorer : elles confèrent au personnage le pouvoir de faire ressortir ce que les gens ont de plus terrible en eux, et leurs langues se délient toutes en sa présence, révélant tous leurs secrets inavouables. Un ressort doublement efficace, permettant non seulement de nous faire rire avec un cynisme diablement efficace, mais il permet aussi de faire avancer l’enquête sur le meurtre par le biais des révélations dramatiques. Avec des acteurs excellents (avec en prime James Remar, David Morse et Heather Graham), une réalisation magnifique, une ambiance soignée et une histoire réellement passionnante, le film nous happe complètement. Malheureusement, le bilan n’est pas parfait, loin s’en faut. Le côté fantastique de l’histoire connaît pas mal de ratés entre la fin, passablement décevante au passage, et tout ce qui entoure les serpents et le rapport avec la religion, fausses bonnes idées. Un très bon film donc, mais qui aurait pu prétendre à tellement mieux sans cette fin improbable.

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