I Origins

I Origins
2014
Mike Cahill (II)

Second film du réalisateur de Another Earth, cette nouvelle incursion dans l’univers de la science-fiction se voulait elle aussi très ambitieuse, mais la prudence était de mise. En effet, malgré son principe fort, quelques images étourdissantes et une révélation en la personne de Brit Marling, qui tient ici le rôle de la collègue scientifique, la déception fut grande lors de son premier long-métrage tant le manque de budget empêcha toute tentative d’approfondissement. Alors bien sûr, la bande-annonce de ce film me donna envie d’applaudir à m’en faire saigner les mains, mais est-ce réellement le chef d’œuvre potentiel ? Cette fois-ci, oui.

Le corps humain est fascinant, et nombre de ses caractéristiques sont uniques à chaque individus. Le docteur Ian Gray (Michael Pitt) est passionné par l’une d’entre elles : l’œil. Chaque iris est unique, une œuvre d’art qui l’envoûte et sans laquelle il n’aurait pu retrouver Sofi (Astrid Berges-Frisbey), belle inconnue qui a fait battre son cœur le temps d’une soirée et dont il n’avait qu’une photo de ses yeux comme souvenir. Des yeux qui vont lui offrir l’amour, mais qui pourraient aussi être l’origine de la plus grande découverte spirituelle de l’histoire.

Il n’y a encore pas si longtemps, religion et science étaient liées, et nombre de produits culturels mettent en avant des races extraterrestres supérieures qui ont eux aussi fusionné les deux. Véritable bras d’honneur à la religion juive qui part du principe qu’une personne ne reçoit son âme qu’après une semaine d’existence, et non une dizaine de mois avant, le film est une ode à l’hindouisme et toutes les religions bouddhistes, prônant la réincarnation de la plus belle des manières vues à ce jour. L’œil est le reflet de l’âme, et après ce film on ne peut qu’en être convaincu, du moins du point de vu artistique. Si le film met un peu de temps à démarrer, chaque acte est magistral : le premier avec l’histoire d’amour est magique, le second avec le bébé est une claque monumentale malgré l’évidence de la conclusion, et le troisième, jouant allègrement sur la frustration, nous subjugue avec la référence phobique. Une dernière partie d’autant plus forte que le cadre et les enjeux, sans compter le caractère émotionnel, nous transporte bien au delà du reste. Une histoire incroyable, d’une puissance hors du commun, magnifiquement mise en scène, et dont l’interprétation des acteurs rend incontournable. Une expérience cinématographique bluffante, qu’on aurait peut-être aimé prolonger, mais le résultat est déjà colossal.

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