Near Death Experience

Near Death Experience
2014
Gustave Kervern, Benoît Delépine

Suivre un gourou aveuglément n’est pas forcément une bonne idée, et en voici la preuve. Habituellement critique avisé et pertinent, Durendal a chaudement recommandé cette expérience cinématographique unique, et étant actuellement entrain de lire un excellent livre du célèbre écrivain Michel Houellebecq, qui trouve là son premier vrai rôle, sa côte de popularité me concernant avait décuplé mon envie de m’y plonger, mais un détail m’avait échappé : le duo de réalisateurs. Connus pour leurs personnages dépravés et immondes dans l’émission Groland, ils n’en sont pas à leur coup d’essai en matière de cinéma, mais sur leurs trois précédents films, deux sont venus à bout de ma patience en moins d’un quart d’heure, l’autre étant Le Grand soir, l’un des plus mauvais films jamais régurgité.

Pour le film de moins de 90 minutes le plus long de l’histoire, on suivra passivement un certain Paul (Michel Houellebecq), père de famille ivrogne qui n’en peut plus. Son quotidien lui fait fermement chier, et tout le répugne, surtout lui-même. Un bel après-midi d’été, il va prendre son vélo et mettre le cap vers la Sainte Victoire, bien décidé à mettre fin à ses jours. L’occasion aussi de faire le point sur sa vie, voulant profiter du calme ambiant pour se poser quelques jours.

Une phrase dite par le quasi unique personnage du film résume à merveille notre ressentiment à son égard : « Mon petit Paul, tu parles beaucoup et tu ne te suicides pas assez ». Après nous avoir bien montré à quel genre de déchet on avait affaire, on passe l’intégralité du film à voir ce vieil homme repoussant tirant une tronche de six pieds de long et nous dire de temps à autre, après d’interminables séquences de randonnée pédestre vides, à quel point la vie c’est de la merde. Le pire, c’est que ce qu’il nous raconte n’est presque jamais intéressant, trop rarement incisif, et ne sert qu’à démontrer son pathétisme extrême. De plus, l’articulation et la prononciation sont catastrophiques, rendant certaines répliques inaudibles. La mollesse du film est d’un niveau inédit, de même que la réalisation, véritable provocation. Chaque plan semble avoir été étiré jusqu’à l’exaspération pour endormir le spectateur, ou tout du moins lui infliger l’ennui le plus grand. Le montage est dégueulasse, insultant pour l’écrivain filmé entrain de baver, sous son jour le plus minable. Un film torchon, là pour salir, et s’il le fait bien, ça n’en reste pas moins d’un ennui interminable et insoutenable. L’un des films les moins intéressant de l’histoire, au titre d’ailleurs foncièrement mensonger.

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Une réponse à Near Death Experience

  1. Julien dit :

    Une fois de plus, nous ne sommes pas d’accord.
    Pour moi, ce film n’est pas une comédie (au sens premier du terme ; c’est-à-dire une œuvre qui a pour objet de divertir). En fait, il faut plutôt le voir comme un tableau.
    Un tableau qui représente un homme qui bave et qui articule mal, oui, forcément, car il est alcoolique et dépressif. Moi j’ai trouvé ça vrai et touchant. Le film ne m’a pas paru long du tout.

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