Réalité

Réalité
2015
Quentin Dupieux

Moins de cent-mille entrées et pourtant, il s’agit du second plus gros succès de son réalisateur, qui compte tout de même une demie-douzaine de films à son actif. Il faut dire que Quentin Dupieux est loin de faire des films tout public, et en plus, de ce que j’en ai vu, malgré un certain potentiel à chaque fois, la qualité laissait à désirer. On peut féliciter sa démarche de vouloir faire de l’originalité, mais ça n’est pas une finalité en soit, et le message n’est toujours pas passé.

Difficile de parler de l’histoire sans trop en révéler, enfin en supposant qu’il y ait au fond quelque chose, car l’interprétation ira de l’avis de chacun. Mais en gros, à la base, on suit plusieurs histoires : celle de Réalité, une petite fille qui a trouvé une cassette dans le ventre d’un sanglier ; celle de Bob Marshall (Jonathan Lambert), un producteur français d’Holywood, autour de qui gravitent Zog (John Glover), un réalisateur au film quelque peu spécial, et Jason (Alain Chabat, marié à Elodie Bouchez), autre réalisateur mais pour la télévision, mais qui ambitionne de tourner son premier film.

Si vous êtes fan du réalisateur, foncez, il s’agit probablement de son meilleur film, synthèse de ses qualités et à la folie la mieux gérée et légitimée. En revanche, si vous n’êtes pas familier avec son univers ou que vous ne l’appréciez que modérément, vous avez intérêt à vous accrocher. Le principe est que tout est lié, mais dans des propensions dantesques, avec des nœuds au cerveau en perspective, surtout qu’au final la démarche n’est que de briser le plus de règles cinématographiques possible. Donc pour éviter de nous embrouiller d’emblée, même s’il le fait, le film prend le temps de poser ses personnages et ses lieux, aboutissant à un démarrage poussif, et le réalisateur aimant les scènes contemplatives, le rythme est constamment à la limite de l’ennuie. Heureusement, les personnages sont forts, l’ambiance prenante et le scénario suffisamment intriguant pour nous tenir en haleine, mais on en revient toujours au même problème : la démarche n’est que pur effet de style, et si on creuse bien ça n’est rien de plus qu’un délire psychédélique. Ça ne manque clairement pas d’inspiration, mais on déplore l’absence de but ou de message autre qu’un « la télé ça abruti », tenant plus de l’anecdote.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Une réponse à Réalité

  1. Julien dit :

    Le message du film est clairement qu’il faudrait un Oscar du meilleur cri.
    Ça me semble clair.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *