Les Lions sont lâchés

Les Lions sont lâchés
1961
Henri Verneuil

La provinciale qui rêve de Paris, un sujet vieux comme le monde, et en voici la preuve. Marié à un homme banal et ennuyeux, Albertine (Claudia Cardinale) s’est un jour réveillée et a prit les choses en main, quittant sur le champ Bordeaux pour la capitale, ville excitante, vivante et pleine de promesses. Pouvant compter sur le soutien de sa riche amie Cecile (Michèle Morgan), elle va donc y emménager, découvrant le monde de la mode, de l’art et de la frivolité. Belle et jeune, elle attirera la convoitise de tous, de l’écrivain intellectuel (Jean-Claude Brialy) au docteur de renom (Lino Ventura).

Typiquement, l’image qu’on a d’une parisienne est représentée en la personne de la meilleure amie : une femme froide, manipulatrice, hautaine et qui ne se complet que dans la mondanité. Alors forcément, quand une belle femme chaleureuse, naïve et authentique fait preuve de naturel dans un monde d’apparences, elle en devient l’élément le plus désirable, surtout quand le physique est à ce point généreux. Mais voilà, suivre ce genre de péripétie n’a rien de très original, et l’histoire est en plus particulièrement mal écrite dans le cas présent. Heureusement, le casting rattrape un peu cette faiblesse, au même titre que certains passages comiques et les dialogues. Fait exprès ou non, certains passages sont d’une telle maladresse que s’en devient drôle, à l’image de la balade en voiture invraisemblable, avec des coups de volant rarement raccord avec une image cadrée beaucoup trop près, amenant nombre de fusions entre la voiture et celle de devant, sans provoquer le moindre impact. De plus, la faiblesse d’écriture épargne les dialogues, comportant quelques répliques mémorables à l’image du « en trois heures avec toi je me suis autant ennuyé qu’en trois ans avec mon ex-mari ». Ainsi, cette histoire maladroite et complètement bâclée sur la fin sauve quelque peu les meubles grâce à ces personnages, mais cela ne suffira qu’aux plus nostalgiques.

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