Borat, leçons culturelles sur l’Amérique pour profit glorieuse nation Kazakhstan
2006
Larry Charles
Humoriste britannique qui s’était fait connaître via son émission Da Ali G Show, Sacha Baron Cohen sorti un premier film basé sur le personnage de Ali G, qui avait connu son petit succès avec une vingtaine de millions de dollars récoltés dans le monde en 2002, dans lequel apparaissait déjà son personnage de kazakh, qui eu droit à son propre film quelques années plus tard. Et ce fut alors un véritable raz-de-marée : 261 M$ dans le monde, un véritable phénomène qui a surfé sur les polémiques, interdictions de territoire et autres procès entourant le film. Il était alors devenu le film choc, scandaleux, et qu’il fallait donc impérativement voir. Mais passé la folie du moment, il faut bien avouer que le film est un gros foutage de gueule.
Documentaire fictif, le film nous fait vivre le voyage de Borat (Sacha Baron Cohen), kazakh choisit pour enregistrer un film sur les Etats-Unis, censé montrer à son pays comment faire pour devenir une encore plus grande nation. Accompagné par son producteur, il va alors découvrir une nouvelle culture, où les juifs vivent en liberté, où les femmes ont des droits. Un choc de civilisation qui se fera aussi pour le pays d’accueil, loin de se douter que des individus comme eux existent.
Faire coexister fiction et réalité en mode caméra cachée est très difficile. Le récent Connasse y arrivait parfaitement, mêlant culot incroyable et préparation solide, permettant de créer une véritable histoire. Ici, c’est largement plus truqué et tricheur. Point de caméras cachées, juste de temps à autre des scènes improvisées sous-couvert d’un reportage, celui du film, présenté comme authentique. Du coup, en dehors des sketchs souvent bidons, les éléments faisant avancer « l’histoire » sont arrangées de A à Z. De même, le film ne fait pas tellement preuve de culot, il dénote juste d’une absence totale d’amour propre, et sombre systématiquement dans la provocation gratuite et stupide. Le running-gag des juifs marche de temps à autre, mais le coup de la maison d’hôte, méchamment truquée, fait carrément pitié. Mais le vrai problème du film, c’est sa vulgarité ahurissante. Ramener son caca dans sa serviette – sans aucun doute une scène fictive de toute façon – peut à la rigueur être amusant, de même que chier dans la rue devant une centaine de gens, mais la scène de nudité avec le producteur est au delà du supportable. Le pauvre homme obèse, en plus d’être nain, d’avoir une tête de fouine et un micro pénis, nous écœurera de par la pilosité de son corps ignoble. Alors plusieurs minutes d’exhibition avec son partenaire lui aussi très vilain, c’est le summum du mauvais goût. C’est bien évidemment parodique, les déviances sont satyriques, et l’exercice n’est pas inintéressant, mais de là à parler de coup de génie, il ne faut pas abuser.