Gangs of New York

Gangs of New York
2003
Martin Scorsese

Les Etats-Unis sont un pays très récent, et à l’histoire assez courte donc, et il n’y a pas grand chose à dire en dehors des Western confrontant les colons aux les indiens, la guerre d’Indépendance et la guerre de Sécession, opposant le Nord et le Sud sur des affaires d’esclavagisme. D’ailleurs, le film prend place pendant la période Lincoln, mais le grand Martin Scorsese consacre son film à une autre histoire se déroulant en parallèle : les rivalités entre gang. Projet pharaonique peaufiné pendant trente ans et ayant nécessité huit mois de tournage, aboutissant à un coût astronomique (100 M$), le film fut largement acclamé à sa sortie, même si commercialement ce fut une petite déception, sans compter l’absence de récompenses aux Oscars, inadmissible. Mais nul doute que le film restera une référence du genre pour des générations.

En 1846, dans la zone des Five Point de New York, un affrontement violent éclata entre deux gangs rivaux : celui du Pasteur Vallon (Liam Neeson), les « lapins-morts », et celui du Boucher (Daniel Day-Lewis), les natifs. Les premiers souhaitaient faire du pays une terre de droit pour tous, mais les seconds, rejetant les nouveaux immigrés et revendiquant un droit de sang, l’ont emporté, et Vallon est mort ce jour là. 16 ans plus tard, son fils Amsterdam (Leonardo DiCaprio) est de retour, bien décidé à venger son père et débarrasser la ville des profiteurs qui gangrènent la ville, à l’image du Boucher.

Mon jeu préféré de la saga d’aventure notamment grâce à son scénario sur l’indépendance des Etats-Unis, Assassin’s Creed III a visiblement copieusement pioché dans le film, sa grande inspiration. Tout ce qui faisait la force du jeu, on le retrouvait déjà dans ce film : l’aspect crasseux de la ville, reconstituée avec un soucis du détail formidable, l’ambiance pesante des gangs et un méchant ultra charismatique. C’est tout bonnement scandaleux que Daniel Day-Lewis n’est pas eu l’Oscar pour son rôle tant il est bluffant, intriguant, fascinant et terrifiant. Son challenger DiCaprio est évidemment excellent aussi, comme tout le casting d’ailleurs (Cameron Diaz, Brendan Gleeson, John C Reilly, Jim Broadbent ou encore Eddie Marsan), mais c’est vraiment lui à qui l’on doit la prestation la plus mémorable du film. Esthétiquement sublime, artistique poignant, le film possède en plus des musiques originales et fortes, ne souffre aucunement de sa grande durée (2h40) et arrive à nous captiver jusqu’à la fin, qui accuse certes un contre-coup historique qui réduit la marge de manœuvre. Une histoire puissante, à défaut de briller par son originalité, et on peut difficilement imaginer plus abouti.

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