La Face cachée de Margo

La Face cachée de Margo
2015
Jake Schreier

Un an tout juste après l’immense succès amplement mérité de Nos étoiles contraires, l’écrivain John Green voit à nouveau l’une de ses œuvres adaptée au cinéma, et on s’attendait à un succès presque aussi incroyable, mais il n’en fut rien. Malgré une bande-annonce énigmatique et un casting osé, l’engouement n’était pas là, et malgré de bons retours, le maintient fut dégueulasse. 85 M$, c’est tout ce qu’il est resté des 307 M$ de son prédécesseur. Mauvaise surprise ou attente démesurée ?

Quentin (Nat Wolff) croyait en un coup du destin, que c’était la chance de sa vie lorsque qu’une voiture déposa la sublime Margo (Cara Delevingne) en face de chez lui, mais incapable de trouver sa place dans cette ville semblable à tant d’autres, elle s’éloigna peu à peu de lui, jusqu’à devenir une quasi étrangère. Un soir pourtant, elle frappa à sa porte et l’emmena à l’aventure le temps d’une nuit, lui faisant se sentir vivant pour la première fois. Abasourdi en apprenant sa disparition, Quentin parti alors en quête d’indices, persuadé que Margo a laissé pour lui un jeu de piste.

Appelé en version originale « Paper Towns », ou « les villes de papier », le film est une illustration de ce fait incroyable qui voudrait que, dans un soucis de garantir leur authenticité, les fabricants de cartes américaines placent volontairement de fausses villes sur les cartes, sorte de marque de fabrique. Le piège du faux-semblant, qui met le doigt sur une société calibrée à outrance, que ce soit le mode de vie, la consommation ou même les rêves, surtout aux Etats-Unis où presque chaque américain souhaite devenir riche, important, avoir sa maison chic en quartier résidentiel devant laquelle serait garé le monospace prêt à accueillir tous ses enfants, tandis que ces derniers aspirent à trouver l’amour, être populaires, faire parti d’un groupe ou d’un club stylé, puis réussir de belles études et ainsi de suite. À la fois critique et porte étendard de cette société, le film est une magnifique aventure qui montre avant tout que le bonheur se trouve là où on le cherche, et ce n’est pas tant la destination mais le voyage qui compte. Reposant sur de jeunes acteurs très doués, bien que irrémédiablement trop vieux par rapport à leurs personnages, le film impose sa poésie à travers une image très belle, et son histoire, bien que moins recherchée qu’on aurait aimé le croire, offre toute la profondeur nécessaire à son message. Certes un peu trop classique sur certains points, le film est une belle fable inspirante qui sait nous atteindre.

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