Comme un avion

Comme un avion
2015
Bruno Podalydès

Modeste succès français de cet été, le film a eu une carrière assez proche de Libre et assoupi, à savoir un assez bon bouche-à-oreille saluant une oeuvre reposante et originale, mettant en avant un acteur méconnu et pourtant fort sympathique, entouré par quelques rôles secondaires tenus par de grands noms du milieu (Denis Podalydès, Sandrine Kiberlain, Agnès Jaoui, Michel Vuillermoz ou encore Pierre Arditi). Et comme pour son aîné, la balade fait un bien fou.

Bercé par le calme du courant, caressé par la douce brise printanière, je vogue sur les eaux calmes et imperturbables de la tranquillité. Comme un avion flottant sur une mer de nuages, ton voyage m’apaise et m’enseigne le bonheur. Palindrome hypnotique, au nom si atypique, tu me hantes qu’importe à ce que je vaque, toi qu’on nomme kayak.
Voici l’histoire d’un homme calme (Bruno Podalydès), jamais pressé, quelque peu mécontent du stress et de l’agitation de la ville, du travail. Depuis toujours passionné par les avions, il va se mettre à rêver comme il ne l’avait plus fait depuis des années en apercevant ce doux fantasme qu’on appelle kayak.

Comment est-ce possible qu’un si grand acteur ne soit pas plus sollicité ? Là où bien d’autres échouent, lui révolutionne le personnage du loser magnifique, lui insufflant une immense sensibilité le rendant si attachant et hilarant. Français moyen piégé dans un quotidien moribond, il va connaître une seconde jeunesse en se découvrant une passion tardive pour cette drôle de barque. Certains appellent ça la crise de la quarantaine, mais c’est là bien plus qu’un simple caprice ou la réponse à un profond problème : c’est spirituel, charnel, l’évidente raison de sa présence sur Terre. Alternant constamment entre l’émerveillement poétique et le comique pathétique, le film est une merveilleuse ode à la vie, nous montrant la nature rayonnante, l’humanité sous son jour le plus beau. Tout n’est qu’amour, détente et instant présent, non sans un certain regard étincelant vers l’avenir, et tous les désagréments de la vie et sentiments d’aigreur sont présentés comme une folie. Beau, touchant, relaxant et terriblement drôle, le film est un ravissement revigorant.

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