Microbe et Gasoil

Microbe et Gasoil
2015
Michel Gondry

Après avoir conquis Hollywood et accouché d’une œuvre majeure, Michel Gondry s’en retourne à ses racines, la France, pour finalement ramasser bide sur bide. Tout juste remit de l’échec fracassant de L’écume des jours, si décrié que je rechigne toujours à m’y plonger, le voilà en dessous des cent-mille entrées, à peine croyable compte tenu de sa réputation et du soutien du distributeur. En revanche, cette fois les critiques furent très enthousiastes et le pitch avait l’air sympa : un road trip entre deux potes.

Cheveux longs et chétif, Daniel (Ange Dargent) était le souffre douleur de sa classe, étant confondu avec une fille même par les profs, lui valant le surnom de Microbe. Mais un jour sa vie va changer avec l’arrivée de la famille Leloir, dont le jeune Théo (Théophile Baquet) va atterrir dans sa classe. Bricoleur crasseux, il va à son tour hériter d’un surnom dénotant de son détachement à la masse : Gasoil. Une amitié va immédiatement naître entre les deux adolescents, qui vont entrevoir ensemble une grande aventure à bord d’une maison mobile artisanale.

Jeunesse et aventure vont bien ensemble, et on pouvait espérer une belle échappée pour nos deux égarés, d’autant qu’un bide au cinéma n’a pas grande valeur, surtout quand la seule vedette est une Audrey Tautou méconnaissable, plus vilaine que jamais. Mais dès le début l’espoir de voir un film magnifique s’envole en constatant que le personnage principal, Daniel, alias Microbe, est insupportable. Con comme c’est pas permis, égoïste et caricatural, il possède une voix de crécelle à nous dégoûter du film. Heureusement, son acolyte rehausse le niveau, mais il faudra tout de même tenir jusqu’à la moitié du film avant que l’aventure ne commence, ce qui est infiniment trop long, à l’image de la toute première séquence qui n’en fini plus. Arrivé à la seconde moitié, les rires se font plus réguliers, mais le niveau est assez bas, et la légèreté du film ne compense pas la connerie de Microbe. Plein de bonnes idées, un ton simple, de l’humour sympathique, un Gasoil intéressant, mais le bilan est tout juste correct, la faute à un montage mollasson, un casting bancal et de grosses faiblesses d’écriture.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *